lundi 29 décembre 2008

2008: le dernier article

Tout d'abord, je me dois de citer les grands oubliés de mon top albums, car approfondis trop tardivement:
Let The Blind Lead Those Who Can See But Cannot Feel - Atlas Sound
Shallow Graves - The Tallest Man On Earth
Devotion - Beach House

On pourrait aussi parler des grandes déceptions, Of Montreal, The Spinto Band, mais ça ne vaut pas vraiment la peine de s'arrêter là-dessus.

Mais après ce top, je me suis quand même posée la question de ce que j'avais réellement écouté ces 12 derniers mois, dates de sortie d'albums mises à part. LastFm m'a gentiment renseignée:
1. Radiohead
2. Elliott Smith
3. Patrick Wolf
4. The Dodos
5. Grizzly Bear
6. Deerhunter
7. Sufjan Stevens
8. Of Montreal
9. Sunset Rubdown
10. Shearwater
11. Interpol et Wolf Parade
13. Final Fantasy
14. Death Cab For Cutie
15. Queens Of The Stone Age
= ça se tient plus ou moins!

Meilleur film sorti en 2008: The Dark Knight de Christopher Nolan
(je refuse d'admettre que c'est par manque de comparaisons étant donné que je vais au ciné... 2x/an.)

Top 10 concerts:
1. Radiohead @ Werchter
2. The Dodos @ Pukkelpop
3. Wolf Parade @ ABClub
4. The Dodos @ VK
5. Tobias Froberg + Peter Morén @ Belle Vue
6. Yeasayer @ Pukkelpop
7. The National @ Werchter
8. Queens Of The Stone Age @ Lotto Arena
9. Sigur Rós @ Pukkelpop
10. Shearwater @ Botanique

Ce que 2009 nous réserve et que j'attends avec impatience:
Beach House + The Walkmen à Fillmore, San Francisco
Deerhunter le 16 février au Bota
Nouvel opus d'Animal Collective pour très très bientôt
Beirut de retour sur cd en février
Battles de Patrick Wolf => INVESTISSEZ, à présent c'est l'auditeur qui fait le cd...
Grizzly Bear
Et mes hypothèses ridicules parce que j'ai trop la flemme de checker les sites de sortie:
Interpol, QOTSA, Battles.

Sur ce, je retourne à la vie monastique afin d'étudier (encore et toujours). Merci à RCRDLBL et à Rock Insider pour tout ce qu'ils m'ont fait découvrir cette année. Merci à tous pour vos commentaires et encouragements pour ces premiers 4 mois de war-toy sur blogspot, ça m'a fait très plaisir, et à très bientôt pour une année 2009 encore plus riche musicalement!

Anaïs.

lundi 22 décembre 2008

Top 50 albums 2008 - de 1 à 10

Mes 3 derniers live report représentent un peu 2008 à mes yeux. Une année où je rangeais l'archet de mon violoncelle uniquement pour placer des écouteurs dans mes oreilles. Une année où je retravaillais chaque détail de mes dernières partition de violon dans le cadre de l'académie, où j'adaptais Vincent Delerm pour la pièce des rhétos, et surtout où je me rendais à des concerts de façon beaucoup plus critique qu'auparavant.
Que ce soit en la mineur, en ré majeur, au violon, au violoncelle ou sur mon lecteur iTunes, l'année 2008 fût plus musicale que jamais. Voici mon top albums de cette année...

1. The Dodos - Visiter
-> Ashley
6 juin sur war-toy premier du nom: "Et pourtant, sachant que je ne connais pas toutes les chansons et que nous ne sommes qu'en juin, je vais quand même vous énoncer ma profonde conviction: cet album est l'album de 2008." Mon intuition était la bonne.
2. Deerhunter - Microcastle
-> Little Kids via RCRDLBL
3. Department Of Eagles - In Ear Park
-> Therapy Car Noise
4. Shearwater - Rook / The Snow Leopard EP
-> North Col
5. Wolf Parade - At Mount Zoomer
-> Call It A Ritual via RCRDLBL
6. The Walkmen - You & Me
-> On The Water
7. Fuck Buttons - Street Horrrsing
-> Bright Tomorrow
8. François Virot - Yes or No
-> Concert à emporter
9. Animal Collective - Water Curses EP
-> Street Flash
10. Ra Ra Riot - The Rhumb Line
-> l'album en entier

Top 50 albums 2008 - de 11 à 20

11. Blitzen Trapper - Furr
-> Furr via Spinner
12. Deatch Cab For Cutie - Narrow Stairs
-> The Ice Is Getting Thinner
13. Xiu Xiu - Women As Lovers
-> In Lust You Can Hear the Axe Fall
14. Bon Iver - For Emma, Forever Ago
-> Skinny Love
15. Fleet Foxes - s/t
-> Quiet Houses
16. Crystal Castles - s/t
-> Alice Practice
17. Foals - Antidote
-> Red Socks Pugie (daytrotter session)
18. Ratatat - LP3
-> Mirando
19. Black Moutain - In The Future
-> Tyrants
20. Margot and The Nuclear So & So's - Not Animal
-> Hello Vagina (daytrotter session)

Top 50 albums 2008 - de 21 à 30

21. Passion Pit - Chunk Of Change
-> Sleepyhead via RCRDLBL
22. Peter, Bjorn & John - Seaside Rock
-> Favour Of The Season
23. Elbow - The Seldom Seen Kid
-> The Bones Of You
24. Crystal Antlers - s/t EP
-> Parting Song For The Torn Sky
25. Micah P. Hinson & The Red Empire Orchestra - s/t
-> The Fire Came Up To My Knees
26. Tv on the Radio - Dear Science,

-> Love Dog
27. High Places - s/t
-> From Stardust To Sentience
28. Okay - Huggable Dust
-> Myspace
29. The National - The Virgina EP
-> l'EP
30. Why? - Alopecia
-> The Hollows

Top 50 albums 2008 - de 31 à 40

31. Plants and Animals - Parc Avenue
-> l'album
32. Vampire Weekend - s/t
-> la géniale daytrotter session
33. Get Well Soon - Rest Now, Weary Head! You Will Get Well Soon
-> Born Slippy (Nuxx) (Underworld cover)
34. Lightspeed Champion - Falling Off The Lavender Bridge
-> daytrotter session
35. No Age - Nouns

-> Teen Creeps
36. Conor Oberst - s/t
-> Cape Canaveral
37. Port O'Brien - All We Could Do Was Sing
-> I Woke Up Today via RCRDLBL
38. Cut Copy - In Ghost Colours
-> Out There On The Ice
39. New Bloods - The Secret Life
-> Myspace
40. The Notwist - The Devil, You + Me
-> Good Lies

Top 50 albums 2008 - de 41 à 50

41. Friendly Fires - s/t
-> Paris (Aeroplane remix)

42. A Silver Mt. Zion - 13 Blues For Thirteen Moons

43. Merz - Moi et mon camion / Forest Fire - Survival EX AEQUO

44. Noah & The Whale - Peaceful, the World Lays Me Down

45. Hot Chip - Made In The Dark

46. Girls In Hawaii - Plan Your Escape

47. Islands - Arm's Way

48. Abe Vigoda - Skeletons

49. Girl Talk - Feed The Animals

50. Be Your Own Pet - Get Awkward

jeudi 18 décembre 2008

< 05/12/08 > Wolf Parade @ ABClub

La soirée avait plutôt bien commencé (voir article précédent). Nous étions devant l'AB, et Thomas cherchait une place pour venir voir Wolf Parade, sold out depuis un petit temps. Il n'était pas le seul à chercher, malheureusement en vain: seules celles pour Alain Bashung, concert dans la grande salle, foisonnaient à des prix plafonds. Il finit par se résigner, et nous entrons.

Un monument, récent mais déja tellement prestigieux, allait se produire devant nous. Un rapide passage au vestiaire avant de chercher une place convenable dans un ABClub plein à craquer. On croise Marc, on cherche Jonathan en vain (le veinard a réussi à se faufiler au premier rang). Mais déjà ils arrivent. Non pas à 5 mais à 4 (Dan Boeckner nous fait remarquer après quelques chansons que c'est mieux comme ça: ok, le message est passé). Mais l'angoisse me prend: je suis incapable de voir un seul bout de la scène. La première chanson résonne déjà, You Are A Runner, I am My Father’s Son, je tente d'établir divers angles de vue au comble de l'impatience, et je finis par y parvenir. Soulagement intense. Seul Spencer Krug reste souvent hors de ma portée visuelle. Mais qu'importe, un concert pareil... Je n'ai pas vraiment le droit de me plaindre. Car le son est puissant et étrangement habité. Je réalise seulement l'excellente complémentarité des 2 leaders, qui s'envoient sans cesse la balle: chacun apporte ce que l'autre n'a pas. Difficile dès lors de faire un meilleur groupe.




Prenez: Spencer et son côté indie pop, clavier emporté, mélodies inspirées, voix posée... Tout à fait Sunset Rubdown. Dan et son côté résolument rock, guitare aux riffs saillants, houpette se soulevant de façon saccadée, voix légèrement rauque... Pas tout à fait Handsome Furs, beaucoup mieux que ça, disons Black Mountain parce que ce mec m'a complètement bluffé. Leurs points communs? Énergie démesurée, explosions musicales sans précédents.
Ajoutez à cela des compositions hors du commun (des plages de + de 10 min, à la Kissing The Beehive; des hymnes d'une efficacité effarante, tel que Fancy Claps ou California Dreamer; des perles aux paroles poignantes, comme l'excellent Dear Sons & Daughters of Hungry Ghosts). Et encore, si vous avez aimé Apologies to the Queen Mary et At Mount Zoomer, sachez qu'en live, chaque morceau s'étoffe de mille nouvelles notes.
Secouez. Servez frais. Vous obtenez un mélange détonant, savoureux et délectable. Dont on ne se lasse pas.



Et tout le public l'a compris: ce concert est un des meilleurs de notre vie. Ce public chante. Ce public applaudit très fort. Ce public danse, surtout. Personne n'aurait pû décemment y échapper. Nous ne sommes plus que des marionettes, dirigées à la baguette. Cette prestation balaie tout sur son passage. La tension est palpable. Personne n'en sortira indemne et c'est tant mieux.

Assez de descriptions. Si vous n'étiez pas là, vous ne saurez jamais comment c'était. Car jamais je ne pourrai mettre des mots sur ce que j'ai vu. Sur tout ce que j'ai entendu. Sur ce que j'ai ressenti à ce moment-là...

Il n'y a que les Canadiens pour créer un groupe pareil...
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*Photos de Marc

dimanche 14 décembre 2008

< 05/12/08 > Department Of Eagles @ Archiduc

Il n'y avait pas de dilemme. J'avais dans ma main ce ticket pour Wolf Parade. Je n'avais donc aucune raison de penser à ma découverte du mardi: "Department Of Eagles à l'Archiduc, Bruxelles". Ni à celle du mercredi: "C'est à 200m de l'AB, je connais quelqu'un sur la guest list (Claire)". Ni à celle du vendredi: "J'ai envoyé un mail pour demander à y être, j'y vais juste avant Wolf Parade (Claire)".



Non, il n'y avait pas de dilemme. J'étais juste dans le train, et j'observais, comme à mon habitude. Dans peu de temps, j'allais voir Wolf Parade; ma découverte de la musique indé en 2005 (ou 2006?), avec Dear Sons & Daughters Of Hungry Ghosts, 2e chanson la plus écoutée selon mon compteur iTunes. J'allais donc voir ce groupe à l'énorme importance sentimentale. Et pourtant, j'avais le coeur serré. Pourquoi avais-je le coeur serré s'il n'y avait pas de dilemme?

J'étais tôt à Bruxelles. Peut-être n'était-ce pas un hasard. Je sortais de la gare centrale, lorsque j'entendis mon prénom. Claire et Thomas étaient aux feux, juste devant la sortie. Ce n'était peut-être pas non plus un hasard. J'avais beaucoup de temps devant moi, ils me proposèrent de venir avec eux jusqu'à l'Archiduc et d'aviser ensuite. Les accompagner et demander à entrer aussi. Ils pressèrent le pas, concert annoncé à 19h30. Nous arrivâmes. Moment fatidique. Allais-je entre ou aller me poster devant l'AB en attendant la première partie de W. P.?

Je fixe cette porte nommée "Sold out, guest list only", jusqu'à ce qu'un couple sorte. Personne derrière eux, pas de check list. Ils entrent, j'entre.
Un petit café classe (trop?). Bondé. Daniel Rossen discute non loin du bar. On décide de se poster à l'étage, dont le balcon nous offre une vue parfaite sur l'endroit réservé au matériel musical. Ils ne commencent qu'à 20h, le temps d'observer la population environnante. Majoritairement des airs blasés, des airs sophistiqués, des airs "I'm hype so here I am". Trop peu d'airs "je vais entendre Dept Of Eagles, bordel, quelle musique magique!". Trop peu d'airs "est-ce que je vais bien voir d'ici?". Allons donc. Ce manque de réjouissance plombe l'atmosphère d'une aura désagréable. Le public n'est-il pas presque aussi important que le groupe lui-même dans la plupart des cas? Pour ma part, j'étais en pleine attente, et j'avoue sans honte que mon quotidien n'est pas de croiser Daniel Rossen et de deviser avec lui sur le management musical.




Ils prennent leur guitare nonchalamment. Il apparaît que Fred Nicolaus est plus que secondaire dans l'interprétation. C'est Daniel qui mène la barque de sa voix cristalline. Cette voix qui gonfle s'élève, gonfle, vibre. D'une pureté incroyable. In Ear Park, Phantom Other, 1997, What is your deal? et une chanson poignante, interprétée entièrement par Nicolaus, d'une voix rocailleuse, puissante et profonde. Quelques dialogues de plus, et c'est à peu près tout. 30 min de musique. À 20h30, ils quittent le coin musical et se dirigent vers le bar.

Mais pendant cette demi-heure de prestation, pendant laquelle la perfection musicale fût sans cesse frôlée (en manque de lyrisme depuis la prestation des Dodos, je fus plus que servie), je ne pus m'empêcher de ne pas être tout le temps hypnotisée, comme la douce guitare me le suggérait. Je ne pus m'empêcher de regarder autour de moi. Certes, il y avait des gens qui paraissaient grandement sous le charme. Mais d'autres ne regardaient même pas la scène, voire lui tournaient ostensiblement le dos; en sirotant leur verre. J'ai perdu mon temps à m'insurger silencieusement. Heureusement, le pouvoir de Department Of Eagles prenait souvent le dessus et m'emmenait du côté de la pochette de l'album, un ciel noir d'encre, des arbres éclairés (un sol couvert d'un épais tapis d'aiguilles de pins, des enfants qui courent et qui rient... et plus selon votre imagination).

PS: Daniel Rossen, quand il ne joue pas, arbore lui aussi cet air blasé. Dommage.


Le live report du concert de Wolf Parade dans quelques jours...

vendredi 12 décembre 2008

< 03/12/08 > Jennifer Gentle + The Dodos @ VK

Grande 1ère au VK*, n'ayant visité que le café Belle Vue plus tôt cette année (Tobias Froberg + Peter Morén oblige), où ce concert était également précédemment programmé. Tout le monde semble avoir été présent au rendez-vous: une foule dense, dont Marc (live report) et Crushd Tin Box, entres autres.


Je suis arrivée au milieu de la prestation de Jennifer Gentle, inconnus au bataillon pour ma part. Sans réfléchir beaucoup, je m'attendais à une fille et sa guitare. Mais j'étais bien loin de la réalité, puisque c'est en fait deux gaillards qui ouvraient le bal: un chanteur-guitariste et un sosie du batteur de Wolf Parade au clavier, tout droit issus d'Italie. L'instru se révèle plaisante, voire amusante, malgré le son de la basse et les rythmes de la batterie plus qu'audibles alors qu'aucun de ces deux instruments ne soit présent sur scène. Je déteste ça, je préfère l'adaptation momentanée et l'acceptation des moyens du bord à toute forme de bande-son préenregistrée... Une fois passe encore, mais tous les morceaux sont bâtis sur ces mêmes fondations imaginaires. Quant au chanteur, il révèle une inconstance étonnante, en passant sans cesse du bon (voix puissante, justesse, timbre agréable) à l'agaçant au possible (quelques ressemblances avec un gamin geignard...). Finalement, je ne serai pas fâché de leur dire au revoir.

(Pour nous faire patienter, c'est At Mount Zoomer qui passe en fond sonore. Histoire de me rappeler que j'allais entendre cet excellent album de Wolf Parade en live deux jours plus tard.)



La tension monte, la barre est haute. En effet, je faisais partie de ces irréductibles qui refusaient de cesser d'applaudir après une prestation sublime au Pukkelpop, cet été...
The Dodos arrivent enfin: Meric Long et ses nombreuses guitares, Logan Kroeber, le batteur le plus impressionnant qu'il m'ait été donné de voir, et leur comparse attelé au xylophone et autres tables à effets sonores. Sans oublier la poubelle métallique complètement défoncée, élément clé d'une performance réussie.
La voiture démarre sur les chapeaux de roues, tous les ingrédients sont réunis pour le concert de l'année. Visiter, l'album le plus complet de 2008 (comment ça, j'exagère?!) est étoffé d'anciens morceaux tels que Eyelids, The Ball ou encore Men. Après quelques morceaux endiablés, au summum des capacités énergétiques du groupe, paraît le 1er moment voulu plus lyrique. Car que serait Visiter s'il n'était qu'un concentré de minutes qui sentent le dépassement de soi (autrement dit, la sueur qui coule à grosses perles de leur front)? Visiter base son excellence sur deux principes: la fougue (percussions endiablées, guitares saccadées... ex: l'impitoyable Jodi) et l'émotion (les notes qui visent juste, les frissons, les paroles belles à faire pleurer... ex: Winter). Quel morceau pourrait mieux illustrer cette dualité inspirée que The Season, parfaite réciprocité des 2 genres...?


Mais je me perds. Le côté engagé façon fougue (cris tribaux à l'appui) ayant déjà été quelque peu exploré, donc, vînt le moment où j'avais besoin d'une étincelle plus poétique. Winter fût justement sur le point d'être jouée. Sur le point seulement, car nous ne l'aurons jamais vraiment en entier. 10 secondes suffisent pour se rendre compte que la guitare de Meric est mal accordée et que, le chant en plus, tout sonne particulièrement faux. Regards inquiets sur scène, pont de la batterie pour permettre à Meric de régler ça... La chanson se termine respectablement, mais c'est fichu pour les frissons.
Ils recommencent (encore plus fort). Ils tapent sur la poubelle, ils tentent tous les rythmes, Meric Long improvise des intros détonantes. Pas de répit, surtout pour le 3e larron, dont la transpiration coule toujours plus sur ses instruments. Juste une chanson de repos sur la sublime Ashley, 1er moment lyrique et mélancolique plus que réussi. Sans rire, beau à pleurer, transportant à souhait. Mais on remonte vite dans cette voiture qui avance toujours plus vite. Une fois la machine lancée, plus moyen de l'arrêter. Red & Purple, Fools, Jodi, Joe's Waltz, It's That Time Again, Pain The Rust et UNE NOUVELLE CHANSON de la trempe des précédentes.
Entre les chansons, tout de même quelques dialogues et anecdotes. On nous parlera entre autres du 3e comparse, le "weed smoker", et on tentera également une propagande pro-stand de merchandising pas très subtile. Ces gars-là savent où ils veulent en venir.
The Season. Meilleure chanson de 2008. Je l'aurai attendue longtemps. Malheureusement, c'est également raté pour les frissons, qui pourtant m'avait fait un effet incroyable au Pukkelpop, du genre émotions exacerbées... Mais ici, le côté lyrique est légèrement bâclé en vue d'arriver plus vite à l'aspect hors norme de la seconde partie de la chanson, rallongée à l'infini par la poubelle métallique. Les 3 hommes passent aux percus, avant que Meric ne reprenne sa guitare et achève ça de façon folk'n'roll survolté.

Rappel. Les musiciens de Jennifer Gentle sont conviés à frapper de toutes leurs forces sur ce qui est à leur disposition. C'est seulement là que je commence vraiment à apprécier ce que font ces types... Le chanteur de J.G. a beaucoup moins l'air d'un gamin geignard, tout à coup. Nous aussi nous sommes invités à participer en tapant dans les mains. Une guitare, 4 mecs aux percus, LE COUP DE GRÂCE. Le clou est définitivement enfoncé. Je n'ai plus qu'une envie: courir sur la scène et rajouter encore un nouveau rythme. L'essence même de la musique, une jam session spontanée, irrépressible, primitive et complexe. On est tous possédés par le démon du rythme qui s'est emparé de nous et qui ne veut plus nous lâcher.

Mais c'est fini, ils s'en vont. Et tout le monde quitte la salle sous Speed Trials d'Elliott Smith. VK, le temple du bon goût?!

Conclusion: Totalement énorme. Mes références du moment me poussent même à dire "hallucinant". Même si ma tendance naturelle à privilégier toute musique susceptible de me faire frissonner me fera partir un peu déçue. Un concert pas vraiment représentatif de l'album donc, mais dont l'aspect énergie surdimensionnée et non dosée, lâcher prise le plus complet et le plus spontané, m'a fait vivre un évènement hors du temps. Un concert qu'on pourrait qualifier de long, fourni et dense (même si jamais de Walking en concert, apparemment). Le lyrisme restera associé à la précédente (et très courte) représentation, en comité plus restreint.
Et puis, ne pas devoir courir hors d'une salle pour attraper un train avant la fin d'un concert (pour une fois), ça n'a pas de prix... =)
Finalement, pas le concert de l'année, mais une place de choix dans le top 10 quand même...!
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mardi 9 décembre 2008

Interlude automnale

"Oui, tel fut mon destin dès ma première enfance. Tous lisaient sur mon visage les signes de mes mauvais penchants; ils n’existaient pas en réalité, mais comme on le supposait, ils naquirent en moi. J’étais modeste, et on m’accusa d’hypocrisie; je devins dissimulé. J’étais sensible au bien et au mal; personne ne me caressait, tous m’offensaient, et je devins rancunier. J’étais sombre, les autres enfants étaient gais et bavards; je me sentais supérieur à eux; on m’abaissait, et je devins envieux. J’étais prêt à aimer le monde entier; personne ne me comprenait et j'appris à haïr. Ma jeunesse incolore s’épuisa dans mes luttes contre moi-même et contre le monde entier. Craignant les railleries, j’enterrai au fond de mon coeur mes meilleurs sentiments : ils y sont morts. Je disais la vérité, et on ne me croyait pas; alors je me mis à mentir. Ayant appris à bien connaître le monde et tous ses ressorts, je devins habile dans l’art de la vie, mais je voyais les autres heureux sans art aucun, profitant gratuitement de ces avantages pour lesquels je combattais sans cesse. Et alors le désespoir envahit mon âme; non pas ce désespoir auquel remédie le canon d’un pistolet, mais ce désespoir glacé, impuissant, que masquent l’amabilité et le sourire agréable. Je devins un malade moral : toute une moitié de mon âme n’existait plus; elle s’était desséchée, elle était morte; je la coupai, je la jetai. Cependant l’autre continuait à s’agiter et à vivre, toujours prête à rendre service à tout le monde; mais personne n’y faisait attention, personne ne connaissait l’existence de l’autre moitié qui était morte. Mais vous me l’avez rappelée maintenant, et je viens de vous lire son épitaphe. Bien des gens trouvent, en général, toutes les épitaphes ridicules; mais, moi, je suis d’un avis différent, surtout lorsque je pense à ce qui repose sous elles. D’ailleurs je ne vous demande pas de partager mon opinion : si mon discours vous paraît ridicule, riez-en, je vous en prie; je vous préviens que cela ne me peinera nullement."
- Un héros de notre temps - Mikhaïl Lermontov
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Playlist automnale
One Four Seven One - Arab Strap de Elephant Shoe (1999)
On The Water - The Walkmen de You & Me (2008)
Favour Of The Season - Peter, Bjorn & John de Seaside Rock (2008)
Shift - Grizzly Bear de Horn of Plenty (2004)
Your Algebra - The Shins de Oh, Inverted World (2001)
Pieces of String - Alela Diane de The Pirate's Gospel (2006)
Ashley - The Dodos de Visiter (2008)

Bientôt, 2,5 nouveaux live reports sur war-toy.blogspot.com :)

dimanche 30 novembre 2008

< 09/11/08 > Cold War Kids @ Ancienne Belgique

Un Live Report très en retard, mais qu'il fallait quand même écrire (non non, je n'ai pas du tout été poussée à le faire...!)

Une arrivée en retard me pousse à n'entendre qu'une seule chanson de la première partie, Roadburg. Une chanson qui m'a fait regretter ce retard, un morceau de rock alternatif où un flamboyant saxophone nous délivrait sa pluie de notes. Toujours pas réécouté, mais il serait temps d'y penser. Deuxième bon point: groupe belge, originaire de Flandre. Ce qui collait plutôt bien avec la population de la salle: quelques francophones éparpillés dans une foule majoritairement néerlandophone...

La salle est comble, les balcons pleins à craquer. Arrivent les Enfants de la Guerre Froide, toujours avec ce faux air propret, chemise vs décoiffés-mal rasés. D'abord, un peu de contexte. Dans un sens, Cold War Kids avait une fichue pression ce soir-là, du moins pour:
1) Rivaliser avec la première fois que je les avais vu, à Werchter en 2007
2) Défendre un opus moins volcanique et prometteur que le premier




En effet, à Werchter avait été esquissé un potentiel ravageur, en présentant Robbers & Cowards, dont le live fut comme une cerise sur le gâteau. Ensuite, au Pukkelpop en 2008, une première chance leur avait été offerte de me montrer leurs progrès, leur direction, et surtout leur nouvel album, Loyalty to Loyalty, qui n'était pas encore sorti. J'avais été légèrement déçue, mais je n'en avais tiré aucune conclusion: j'ai toujours été mauvaise spectatrice devant des chansons que je ne connais pas. Je préfère de loin connaître jusqu'à chaque résonnement de batterie à l'avance, pour voir ce qui est ajouté, ce qui enlevé, ce qui est simplifié. Cela dit, j'avais aimé le côté sombre, assez nouveau.





Ensuite, j'avais bien évidemment eu l'occasion d'écouter et de réécouter Loyalty to Loyalty avant d'aller les revoir. Un album dont quelques pistes sortaient grandement du lot (Avalanche In B, I've Seen Enough, Every Man I Fall For), mais dont l'impression générale, la moyenne finale, s'était avérée plutôt basse. Trop de passe-partout, moins éclatant que Robbers & Cowards. L'enjeu du concert était élevé: allaient-ils réussir à sublimer l'opus au point qu'il puisse finalement atteindre le niveau du premier album? PAS SÛR.



CWK ouvrent le bal avec God, Make Up Your Mind et We Used To Vacation. Je retrouve le côté brut et spontané que j'aime chez eux. Un côté exclusivement Robbers & Cowards. Vient Mexican Dogs, et ma première conclusion par la même occasion: où sont passés les accords ciselés, ce piano survolté, ces chants piquants et concis? Même Robbers & Cowards semble avoir pâli. Tout cela est décidément bien brouillon. Le tubesque Something Is Not Right With Me a beau s'évertuer... C'est un bon morceau, mais qui est bien loin de ce qui est pour moi Cold War Kids. Enfin, Every Man I Fall For arrive, et je reprends espoir (véridique). "Aaah, un peu de subtilité!", glissais-je même à Claire. Surtout que c'est l'excellent Robbers qui suit, un morceau dont j'adore les paroles. Cryptomnesia prend la relève. Je me "réveille" en fin de morceau, me rendant compte que j'ai regardé la foule aux alentours pendant toute la chanson, et que je n'ai donc absolument rien écouté. On se croirait à We Are Scientists aux Nuits Botanique 2008, et c'est loin d'être un compliment. Cet enchevêtrement de sons m'assome et me saoûle. Heureusement c'est I've Seen Enough qui résonne à présent dans mes oreilles (enchantées): ce fut de loin le meilleur morceau du concert. Mais la suite fait plonger le concert de l'abîme de l'horreur, avec des morceaux lents, brouillons, sans structure, sans charisme, dont certains sonnent pourtant autrement sur cd, ou ont sonné autrement lors d'une autre prestation (épargnons quand même Hang Me Up To Dry, qui ne fut pas trop affligeant). Je me réveille et me secoue les jambes sur Hospital Beds, que je couronne chanson la plus efficace et la plus "hymnique". Un rappel que j'attends en croisant les doigts, Avalanche In B?
Eh non, on se contentera de Against Privacy (mauvais) et Saint John (potable).

Je sais que le 2e album est le plus difficile à pondre, mais quand on est fatigué, mieux vaut arrêter de tourner, histoire de ne pas empirer les choses.

Reste à savoir comment je vais les retenir à présent. Comme ce groupe qui m'avait donné l'impression d'un retour aux racines du rock et du blues, ou comme un groupe qui a donné le meilleur dès le début et qui n'a plus rien fait de bien ensuite... Seul le temps me le dira!

[LP] Miracle Kicker - Dark Captain Light Captain

En 10 chansons, dont la somme approche tout de même les 50 minutes, Miracle Kicker (issu du mois d'octobre) nous enchante. Les 6 musiciens de Dark Captain Light Captain, tout droit sortis de Londres, nous livre un album dont les comparaisons avec Kings Of Convenience, José Gonzàles ou encore Nick Drake sont inévitables.



Miracle Kicker, ce sont des voix éthérées qui atterrissent harmonieusement sur des guitares aux mélodies sombres et posées. L'intense (Jealous Enemies) fait parfois place à une quiétude plus lumineuse, comme sur Parallel Bars, portée par une présence discrète de cuivres dans le refrain, et dans les couplets, de percussions semblables à une marche inarrêtable. Certaines chansons, comme par exemple l'excellente Circles ou encore la délicate Remote View, ne nous paraissent pas si éloignées d'un post-rock ambiant et apaisant, les chants en plus. Retour d'une discrète présence des cuivres sur l'entêtant Robot Command Center, légers sifflements dans Speak (sorte de douce percée du soleil à travers les nuages), percussions chaloupées sur Spontaneous Combustion... L'album ne manque certainement pas d'arguments. Et la fin en beauté sur Everyone We Know et Miracle Kicker, plage-titre, dont les choeurs et les diverses superpositions des voix pourraient nous faire penser à la technique Fleet Foxes, ne fait que renforcer mon opinion.


Un album dense, fourni, mais un peu répétitif, dont le côté lounge est malgré tout à savourer jusqu'à la fin. Un peu de calme dans le tumulte extérieur, une sorte d'inoubliable bouton pause.

Myspace

samedi 29 novembre 2008

Recherche chanteur-guitariste

... pour réaliser un vieux rêve de covers (dans un premier temps, du moins) en duo (entre autres, Shift de Grizzly Bear, Sufjan Stevens, Patrick Wolf, Ra Ra Riot... voire choix plus audacieux) sur Namur ou un peu plus loin, je ne suis plus à ça près (Bxl, Liège...). Si possible, qui n'a pas besoin de tablatures/partitions pour adapter un morceau.
Pour ma part, je peux apporter à la formation violon, violoncelle, claviers et choeurs...
Intéressé, ou questions! => flordz_@hotmail.com

jeudi 20 novembre 2008

[LP] Microcastle - Deerhunter



Microcastle. Cela m'est égal d'avoir tardé à y jeter une oreille.
Je crois que le moment était plutôt bien choisi pour que cet album survienne dans ma vie.

Activa. Première décharge, premières secondes d'écoute. Une impression de déja-entendu, mais pas celle qui je méprise tant, plutôt celle d'un songe dont on a en vain tenté de se souvenir, dont la puissance nous a laissé des traces irréversibles...
Cela me parait impossible, et pourtant. Il semblerait que cette chanson soit entrée en contact avec moi par l'intermédiaire de Daytrotter. Une session que j'avais écoutée une ou deux fois, et ensuite oubliée aussitôt. Je croyais. Et pourtant. Activa me frappe d'évidence. Cette chanson, je l'ai rêvée. Inutile de préciser qu'elle provoque en moi un imaginaire illustré. Je semble voguer dans cette barque, sur cette eau grisâtre ou blanchâtre, si opaque, si sale, si étrange, dans une sorte de marais. La brume flotte au-dessus de moi, si épaisse. Le vent a beau courbé les roseaux, il n'effleure même pas l'eau. Même ma barque ne provoque ni tourments ni tourbillons. Et pourtant ce son étrange résonne, insiste, s'entremêle et me guide. Peut-être qu'il me ment, mais serai-je capable de le savoir? Je m'en moque et je le suis dans ce dédale de plantes...

Je suis moins attentive, je fais autre chose, et j'écume quelques titres. Agoraphobia passe, l'Intro suit. Mais Little Kids intervient. Toute autre ambiance. Rassurant, serein, souriant, aérien. Un côté Beatles qui lorgne dans certaines parties. Mais Never Stops me nargue par sa simplicité et son insupportable côté pop-rock fm. Mais finalement, c'est tellement plus que des références et des influences...

I had dreams
That frightened me awake
I happened to escape
But my escape
Would never come

Dire que la première fois je l'ai presque zappée! Elle avait tellement bien caché son jeu...

J'oublie ce que j'écoute, avec l'intro joyeuse de Nothing Ever Happened. Puis apparaît la basse, dont la ligne mélodique me fait tout d'abord étrangement penser à une chanson d'Hollywood Porn Stars, malheureusement. Mais tampis, cette ligne est tellement percutante que je lui pardonne volontiers. Elle me réveille. Et apparaît cette guitare concise, qui vise juste, sans pitié. Qui passe des notes aux accords au moment précis auquel elle devait le faire. Frissons. Et cette voix. Je pense à Death Cab For Cutie, encore maintenant. Mais en fait cette chanson est encore mieux que du Death Cab For Cutie. Refrain = justesse. Batterie = efficacité effarante. Je dirais même plus: tellement bien trouvée qu'ils ont dû tricher!

Nothing ever happened to me
Life just passing, flash right thru me

La voix disparaît. La chanson se fait entêtante, infinie, tourbillonante. Elle est passée à travers moi avant que je ne m'y prépare convenablement. Elle m'a fait perdre l'équilibre.

Moment rock'n'roll au côté de Saved By Old Times, dont le rythme de l'intro et la voix me font étrangement pensé à Wolf Parade, époque Apologies to the Queen Mary. Qui me fait aussi penser aux Smiths à un autre moment. Et même à Led Zeppelin. Tout ça pour 3'50. Waw.

Je survole un peu These Hands à la première écoute, trop déroutée sans doute par ces nappes de sons... De nouveau cette voix Wolf Parade, et un côté vieux slow + un côté réverbération + un côté psychédélique. Si si, ça existe et ça donne These Hands.

Twilight At Carbon Lake. Je crois revoir l'ambiance Activa, mais la mélodie ne me satisfait pas à tous les moments. Mais la plupart sont délectables. Retour sur cette eau grisâtre, mais apparitions des papillons et autres libellules. Je suis sortie du marais pour déboucher sur le fleuve. Le morceau monte en puissance, prend de l'élan, les premières minutes sont un leurre. La batterie s'excite, la guitare s'emballe, la voix s'étend et se pose si justement.

Calvary Scars. Ambiance Flesh Canoe d'Animal Collective sur Feels. Ou Feels tout entier, en fait. Aura inévitable de folie douce. 1'37 de balancements de hamac.

Green Jacket c'est un peu comme la cerise sur le gâteau. J'arrive à un stade où il me paraît difficile de faire mieux mais c'était sans compter sur une des petites dernières découvertes. Piano. Répétitif, d'abord juste une base pour laisser cette voix s'amuser. Plus insistant sur les accords. Ne terminons pas encore notre voyage en barque, l'embouchure du fleuve semble encore loin; cette chanson est si douce, le courant est si faible! On pourrait si facilement s'endormir dans cette barque...

Microcastle, c'est l'arrivée dans la mer. J'y somnole nonchalamment. Les vagues sont si fragiles qu'elles s'écrasent sur le bois du bâteau sans jamais le perturber sérieusement. Bercée un petit temps avant de m'apercevoir que la barque a échoué sur la côte. Près d'une rive où les feuilles des saules bruissent au rythme du vent. On s'y réveille, on descend de la barque et on part se promener dans ces jardins emplis de fleurs. Pure joie d'une simplicité rarissime. On se quitte déja sur ces notes... L'apaisement total.

Oui, album écouté dans un ordre mélangé, mais je reste persuadée que celui-ci aurait dû être le bon :)

jeudi 13 novembre 2008

<07/11/08> The Dead Science + Shearwater @ Rotonde - Botanique

Un début plus que surprenant avec The Dead Science.
Issus de la scène de Seattle, ces trois musiciens viennent défendre leur dernier opus, Villainaire. Le batteur semble avoir été le président de son club de science, mais le ton change lorsqu’il manie les baguettes. Première surprise : de cet homme mou et lent sortent deux bras fous qui produisent des rythmes endiablés, originaux et atypiques. La musique est déroutante et le batteur, plus que doué, obsède. En ce qui concerne le bassiste, il paraît au bord de la crise épileptique. Il se secoue, semble au bord du malaise, et change d’instrument au profit de la contrebasse, dont il fait sortir des sons inattendus. Reste le chanteur guitariste, homme grand et mince, levant toujours une de ses jambes en arrière à la manière d’un héron. Ses accords sont dissonants, et sa voix lancinante est de prime abord insupportable, pleine de vibratos inutiles et de chuchotements désagréables. Le chef des psychopathes.

Mais après quelques minutes d’écoute, je commence à m’habituer à leurs étranges plaintes, je perçois où ils veulent en venir. Le bruit prend forme, la structure est visible, les accords se transforment en arpèges glauques, les fins de morceaux expérimentent des enchaînements détonants. Un savant mélange de rock, de jazz et d’expérimental à la Xiu Xiu, qui aurait fait bonne figure dans la BO de l’Étrange Noël de Mr Jack. Je finis indéniablement charmée.

Myspace






Ils laissent la place à Shearwater, qui en fera très bon usage. Bien échauffé par leurs prédécesseurs, pas besoin de temps d’adaptation pour rentrer dans le concert. Ils ne sont pas bavards mais c’est inutile, tout passe par leur entrelacs de sons, une forme de communication encore plus efficace que la conversation. La Rotonde, presque sold out?, est totalement sous l’emprise du groupe texan. On a beau s’attendre à une prestation excellente, celle-ci frôle les sommets. La voix est puissante et d’une justesse impressionnante, chaque note est pesée et touchée par la grâce. Certains morceaux sont issus de Palo Santo (dont le percutant Seventy Four Seventy Five) et d’autres, majoritairement, de Rook, dont le sublime I Was A Cloud se pose subtilement dans nos oreilles, sans oublier The Snow Leopard qui fût d’une beauté à couper le souffle. On a beau connaître toutes ses chansons, elles prennent une dimension tout autre en live. Les musiciens s’échangent les instruments, tous maîtrisent ce qu’ils font à la perfection. Le banjo, la contrebasse, le clavier, la guitare, la trompette, le melodica… Chaque instrument à sa place bien définie, et son absence marquerait un vide.
Rappel manqué.

Je regretterais juste ce petit vide, moins de sentiments et de frissons qu'à l'écoute de l'album. Une beauté creuse. Mais malgré tout, un concert dont on n’est pas près d’oublier l’intensité…

Myspace


Langhorne Slim manqué pour cause de train.

mardi 4 novembre 2008

Go, vote!




Pas très cool que certains blogs nous conseillent de voter au lieu de checker les blogs. Je voudrais bien voter moi, mais je n'ai plus le temps de changer de nationalité.

dimanche 2 novembre 2008

Can I kick it? Yes you can!

Les bonnes nouvelles du moment: le retour de Beirut et une session daytrotter magique de Department of Eagles. En parlant d'Eagles, également le retour d'Eagles Of Death Metal avec Heart On sur lequel je n'ai pas encore eu le temps de jeter une oreille. Des avis?



Sans oublier Us Placers (merci Claire!). Kanye West, Pharrell William et Lupe Fiasco sur Eraser de Thom Yorke. Eh bien, j'adore!

vendredi 24 octobre 2008

Elliott - 5 ans déja



Il me manque les mots pour narrer à quel point cette personne est importante pour moi.
Et dire que je n'ai fait sa connaissance qu'après sa mort...
Rien de mieux pour lui rendre hommage que d'aller faire un tour sur le lien ci-dessous.


Elliott Smith.
Parce qu'il restera inégalé à jamais. Et parce qu'il m'a énormément apporté.

Live 95 - Elliott Smith - Frontstage

samedi 18 octobre 2008

[LP] Street Horrrsing - Fuck Buttons

Au milieu de ces trop nombreux artistes à la musique gentille, fade et bien propre comme il faut, on trouve parfois des "taches" qui nous empêchent de nous ennuyer, des éclaboussures qui assurent la pérennité du progrès de la musique.C'est le cas de Fuck Buttons, ce duo expérimental anglais, grands amis de Mogwai, qui a sorti cette année l'album Street Horrrsing, qui contient six pistes exploitées en un peu plus de 45 minutes.

Certes, il ne sera pas au goût de tout le monde. La plupart d'entre vous le trouveront peut-être juste bruyant. Certains jugeront Sweet Love For Planet Earth long à la détente, et Ribs Out trop énervé et dérangeant. Peut-être que Okay, Let's Talk About Magic vous donnera la désagréable impression d'une radio mal réglée.

Cela dit, d'autres apprécieront le talent, la subtilité et la délicatesse avec lesquels cet album est traité, savant mélange de noise, de shoegaze et de drone, sans oublier ses incroyables nappes psychédéliques. Ils admireront la façon dont toutes frontières et limites ont été repoussées. L'intensité progressive de Sweet Love For Earth Planet leur permettra de rentrer doucement dans l'oeuvre, gonflant avec la montée en puissance de la chanson. Ils pourront ensuite savourer l'excellent Ribs Out, s'étonner devant la tribalité des cris et le rebondissement exquis des percussions.Peut-être se laisseront-ils dérouter les sens par Okay, Let's Talk About Magic, plage la plus longue de l'album. Peut-être écouteront-ils la chanson des dizaines de fois, pour ne pas louper un seul des milliers de sons qui s'y croisent sans répit. Bright Tomorrow leur permettra de se reposer ultérieurement, du moins au début de la chanson, avec sa mélodie balançante et sa composition plus accessible. Et ils ne laisseront sûrement pas de côté Race You To My Bedroom - Spirit Rise et ce Colours Move si grésillant.

Car l'album se déguste en entier ou ne se déguste pas. C'est un tout, homogène et surprenant.

Adressé à quiconque attendant plus de la musique...

Myspace
Last.fm




jeudi 9 octobre 2008

Malibu Stacy + The Big Hat Band à Namur

Deux groupes pour 3€ sur Namur, c'est tentant. Malgré mon intérêt très limité pour ces derniers, je décide de tout de même m'y rendre. Si The Big Hat Band atteint encore un niveau convenable en imitant à outrance les Babyshambles et les Kooks, Malibu Stacy, lui, se contente de stagner dans les bas fond du manque de créativité. Les dizaines de groupies déchaînées et dénuées de sens critique ont eu l'air d'apprécier, tout comme les gens saoûls. Montés sur scène une heure en retard, ils auraient mieux fait de repartir avant aussi. Heureusement quelques personnes n'ont pas été dupes: le chapiteau s'est assez rapidement vidé.

Je partis bien avant la fin, au comble de l'ennui. Une des plus mauvaises choses que j'ai entendue. A rayer de toute mémoire auditive!

lundi 29 septembre 2008

hey what's goin' on why don't you sing a song

Après déja une longue absence à mon actif, je m'apprêtais à revenir et vous parler longuement de Continental Divide et de son EP Golden Throats sorti plus tôt cette année. Seulement voilà, entre temps je me suis retrouvée dans le plâtre et j'ai donc beaucoup de mal à taper sur ce fichu clavier.
Je me contenterai donc de glisser deux liens à écouter nécessairement:
- Golden Throat
- Crime Isn't Your Problem



samedi 13 septembre 2008

Pukkelpop - Samedi 16 août 2008



Cette journée s'annonçait plus reposante que la précédente.

The Bloody Beetroots ouvre la journée sous un déluge électronique ma foi meilleur que la plupart entendu jusqu'ici. Beaucoup moins lassant que la plupart des sets sous la Boiler, agréablement étonnée.

Late of The Pier fut à mes yeux en-dessous de tout. Quand je pense que j'ai longuement hésité entre eux et Fuck Buttons, je m'en veux terriblement à présent. Ils avaient décidé de s'habiller plus ou moins comme of Montreal mais apparemment de rebrousser chemin avant l'aboutissement, ce qui fait que le résultat était une semi-excentricité à moitié assumée. Cela n'aurait cela dit pas été grave si la musique avait été bonne. Mais on découvre sur scène que le chanteur n'a en fait pas de voix, et que tout sonne vide comme jamais. De plus, leurs dialogues intermédiaires ont été étudiés pour qu'on les trouve bizarre, du style "Well now the song is X" "The song is X" "X the song", petit dialogue inutile entre deux personnes aux voix lugubres et regards fixes vers le public, c'était totalement absurde. Même Broken ne casse rien, elle manque d'homogénéité. Je fuis vite mais il est déja trop tard pour Fuck Buttons car le Château est bien loin. Je regrette follement, si vous saviez...

Nous partons donc pour la Marquee histoire de revoir nos amis de The National. J'étais impatiente de voir ce qu'ils allaient faire du court temps qui leur était imparti. Le résultat fut une déception. J'ignore pourquoi, mais même si le set était objectivement bon, je l'ai trouvé inférieur à celui de Werchter. Les chansons étaient moins bien choisies même si la plupart était les mêmes. J'ai eu l'impression que les chansons ne faisaient plus un tout et que chaque instrument résonnait séparément et non pas ensemble pour former les si belles perles de leurs albums. Les cris du chanteur, qui m'avait paru naturels, empreints d'une part de colère et de folie (tout simpltement emporté par sa musique), m'ont tout à coup parus déplacés. Sur le coup, j'étais quand même contente, mais après réflexion, je préfère retenir le concert de juillet.

Two Gallants, enfin, la 3e est la bonne. Après leur annulation tardive lors de l'édition 2007, et mon (ridicule) choix d'aller voir les décévants We Are Scientists aux Nuits Bota à leur place, j'ai enfin eu l'occasion de les voir sans contre-temps majeurs. Un set rock'n'roll à souhait, sauvage, engagé, attendu et apprécié!

Girl Talk et ses centaines de samples furent très divertissants, c'est un bonhomme haut en couleur qui s'avance sur les devants de sa scène pour nous lancer des confettis, et qui va même jusqu'à inviter une partie du public à venir danser à ses côtés. Dommage que je devais me rendre ailleurs, j'aurais aimé entendre tout ça!

Yeasayer. Le choc. La révélation. J'avais juste mes quatres petits morceaux de session Daytrotter avant de venir. Au début je n'avais pas du tout accroché, mais à force de mettre Mix de morceaux, je continuais à tomber dessus de temps en temps. Et peu de temps avant le Pukkelpop, je me suis demandée quel était ce morceau génial que j'étais en train d'écouter. C'était 2080. Je me souviens très peu du concert. C'était un tourbillon de couleur, une tornade quelque part entre l'indie pop ethnique et la musique world. Un voyage court mais intense, empli de paysages vallonés. Je n'étais pas spécialement près de la scène, mais cela ne m'a pas empêché d'avoir l'impression d'être dans une bulle que le groupe avait formé le temps d'un set. Une grande communion d'âmes. Maintenant j'aurais beaucoup de mal à me passer de Yeasayer, dont le concert monte sans conteste sur la première marche du podium, ex-aequo avec The Dodos.

Après cette merveille, ce fut le tour du roi du dubstep, Benga. Une heure de folie, une heure de danse, une heure de chaleur écrasante, une heure d'ambiance enragée, une heure d'accélération des pulsations. Mes jambes s'en souviennent encore.

Sigur Rós, c'était... indéscriptible. J'avais beaucoup aimé à Werchter, même si ce jour-là j'étais concentrée par autre chose, et je souffrais atrocement des jambes et de la soif. Je m'étais promis de revoir ça dans d'autres circonstances. Elles étaient là un mois plus tard et c'était encore mieux que prévu. Si le set n'était peut-être pas méticuleusement choisi, il l'était en tout cas savamment! Les chansons s'enchainaient remarquablement, toutes plus belles que les précédentes, Hoppipola, Samskeyti... L'explosion de Gobbledigook me parut encore plus impressionante qu'à Werchter où j'étais pourtant très bien placée (juste avant l'évacuation fatale). J'étais loin au Pukkelpop, et pourtant je me sentais encore proche du groupe, et lors de Gobbledigook, le nuage de confettis vint tout pile jusqu'à nous et pas au-delà. Les rythmes de cette chanson sont tellement emballants, ses chants aussi. C'était de la joie concentrée. Le concert continue encore un peu et finit déja. Mais c'était si bien qu'on ne leur en veut pas!

J'attends un petit temps devant la barrière de la Marquee, pour m'offrir un second rang indispensable. Elbow était également au-dessus de la moyenne, bien au-dessus. Guy Garvey me parait être un des hommes les plus charitables de la Terre. D'une bonté et d'une tendresse infinie. Il nous remercie sans cesse, il parait réellement nous remercier et pas juste le dire. Il remercie ses violonistes, il remercie ses musiciens, et ils les remercient vraiment du fond du coeur. Il nous livre ses chansons de sa sublime voix si puissante et douce à la fois, cet homme est remarquable. Il chante les paroles toutes droites sorties de son coeur, en fait il chante vraiment avec son coeur. Elbow ce n'est pas calculé. C'est spontané. Ce qu'ils composent doit exister. Ils n'ont pas l'air de s'être dit "si on composait une chanson?" mais plutôt "il faut que je mette sur papier cette chanson qui est née dans ma tête". Ils ne cherchent pas, ils trouvent. Et ils le font des dizaines de fois. J'ai déja lu des impressions de spectateurs à divers concerts, ayant eu l'impression d'être regardé dans les yeux par un des musiciens. C'est possible. Mais avec Elbow, c'est évident. Il pointe du doigt des dizaines de personnes sur un concert, il suffit de lever les bras vers lui, il les remercie, il leur parle vraiment, il leur sourit, il est leur nouveau complice. Il demande à la sécurité de lui apporter le mot que tend un spectateur. Il le déplie sur scène, le lit pour lui-même, et lève les yeux avec une expression indescriptiblement empreinte de remerciements. Guy Garvey n'est pas charmeur, il est vrai et ça lui réussit. The Bones Of You, Mirrorball, Grounds for Divorce, Mexican Standoff, Forget Myself, ils jonglent avec les albums et les émotions. On passe du beau à pleurer à l'énergie survoltée. Le set dure plus longtemps que prévu, mais qui pourrait raisonnablement sans plaindre?! Ils viennent de clore l'édition Pukkelpop 2008 à la Marquee mieux que quiconque. Il n'y a pas deux Guy Garvey.

Sans oublier Anti-Flag, c'est une blague ou une parodie?!, Black Moutain, que je connaissais peu et qui s'est révélé irrésistible (à creuser!), Bloc Party, 2 Many DJ's, Soulwax (set d'Elbow trop long que pour pouvoir profiter des 10-15 minutes réservées à Crystal Castles) et Hermanos Inglesos.

jeudi 11 septembre 2008

Pukkelpop - Vendredi 15 août 2008






Jour fondamental, pilier central.

J'arrive trop tard pour Pete & The Pirates que je voulais ne fus-ce qu'un peu entendre. Ce fut une chanson de loin, et ensuite vite se presser vers le Château...

... pour aller voir The Dodos. Il y a déja du monde qui les attend. Cela pourrait être bizarre pour un groupe passant seulement à 12h55, les petites scènes sont souvent presque désertes à ces heures-là, mais c'était The Dodos. Rien d'étonnant donc. Il ouvre le bal sur leur batterie folle, si complexe et recherchée, et pourtant spontanée, irrépressible. La musique comme elle devrait toujours être, l'expression de ce qu'il y a de plus profond. Des chansons qui semblent ne pas avoir été travaillées mais plutôt qui semblent juste exister parce qu'il le faut, parce qu'ils n'auraient pas pu faire autrement. Fools, Jodi, les chansons se suivent et le temps file beaucoup trop vite. Seulement 35 minutes leur étaient accordées, et elles s'égrènent à une vitesse folle, ma montre doit être cassée. Je prie pour The Season, et voilà que quelques notes me l'annoncent dans une petite intro où la tonalité est la même. En effet, c'est The Season qui commence et qui se révèle sublime. Des frissons me parcourent lorsque la voix apparait, j'ai la chair de poule. J'avais eu un coup de coeur immédiat pour cette chanson, et je la redécouvre tout en la connaissant si bien. Les larmes aux yeux. Le lyrisme laisse place à la seconde partie de la chanson, si tribale et incontrôlable. Mais toutes les chansons ont une fin tout comme tous les concerts en ont une aussi: c'est déja fini. Impossible, semble penser la foule à l'unisson. Des cris de protestations retentissent au milieu des applaudissements très nourris de la foule, tandis qu'ils démontent leur matériel. Le public semble lié avec une seule idée: que Meric Long et Logan Kroeber continuent de jouer. Les applaudissements durent longtemps, très longtemps (ce coup-ci on était plus proche du record de minutes d'applaudissements, référence à l'article Werchter - Jour 3 - 5 juillet 2008 - you used to be alright, what happened? sur war-toy.skyrock.com). Meric Long lance un regard d'excuse à la foule, on leur refuse une autre chanson. Les gens applaudissent plus fort, et Meric continue de nous regarder avec un air désolé et gêné tout en étant obligé de démonter. Un moment fort. Les applaudissements continueront jusqu'à leur totale disparition. On ne leur en veut pas, et même si on peste un peu contre les organisateurs, on part avec un sourire d'une oreille à l'autre.
A revoir sans faute le 3 décembre au Café Belle Vue à Bruxelles pour un concert que j'espère beaucoup plus long...



On migre du côté de Lightspeed Champion, qui m'aurait plus plu s'il n'avait été après The Dodos. Je me suis contentée de regarder le violoniste très investi d'un bout à l'autre du concert. C'est quand même le meilleur dans les compositions de Devonte Hynes. Je suis retombée sur un clip de Test Icicles l'autre jour, dans l'émission F**k you. Heureusement que Devonte a créé L.C. parce que bon... Hahem.

Les prochains sur la liste sont les Girls in Hawaii, histoire d'aller voir un groupe belge et de visiter un peu la Marquee que j'avais assidument fréquenté l'an passé. Je suis souvent étonnée quand je les entends au moment où je me rappelle qu'ils sont Belges. Ils n'auraient aucune difficulté à se fondre dans la scène indépendante américaine. Cela dit en Belgique, le pays est trop petit, il n'y a pas de scène indépendante à laquelle ils pourraient appartenir car celle-ci n'existe pas, et tout le monde (presque sans exception) aime les Girls. Et ils ont raison. Je pense un peu à Grizzly Bear, par ex. La Duchess Anne, sur certaines chansons. Mention spéciale à leurs percussions additionnelles et à Birthday Call qui est une superbe chanson.

Pas spécialement fan des voix féminine, je fais l'impasse sur The Do et préfère aller saluer ce bon vieux Caribou, anciennement Manitoba. Ils sont quatre sur la scène a nous offrir un set plein de psychédélisme, visuel et auditif. De l'expérimental contrôlé est la clé de la musique de Caribou dont le concert était particulièrement plaisant.

Los Campesinos! fut également décevant à mes yeux. Trop criard, trop enfantin, trop pop, trop coloré, trop désordonné entre les instruments. Je retiendrais surtout Meric Long des Dodos sur le côté de la scène, les regardant d'un air extrêmement concentré, mais je fuis vite le déluge de sons au profit d'un autre groupe.

Le bénéfice est directement appréciable, le temps devant moi me permet d'acquérir une bonne place devant la Main Stage pour Cold War Kids. Des dizaines de fans de Metallica campent les devant de la scène, ce qui vaudra une blague de Nathan Willett qui fait remarquer que leur musique est un peu plus violente que celle de Metallica mais qu'il espère qu'ils apprécient quand même le concert! Le set est court, ils font la part belle aux nouvelles chansons, alternent avec des anciennes, les enfants de la guerre froide nous offre une prestation imbibée de fougue et de blues, rythmée, saccadée, on retrouve l'énergie dégagée sous la Marquee de Werchter en 2007. Une performance honnête mais sur la mauvaise scène. Robbers & Cowards était descendu en flèche par Pitchfork, voyons dans quelques temps ce qu'ils diront du nouvel album. J'attends impatiemment le 23 septembre pour me pencher sur le nouvel album, et le 9 novembre à l'Ancienne Belgique pour pouvoir en dire plus.

C'est l'ambiance rosée de Tunng qui fut la suivante. Un concert reposant, apaisant même, plein d'ombres et de lumières, plein de cliquetis magiques et de percussions balancées. La voix féminine doublée d'une ou plusieurs voix masculines soufflent un vent légèreté sur toutes les chansons. Pas de Beautiful & Light ni de Pioneers mais tout de même un concert qui aurait difficilement pu se révéler meilleur. 50 minutes de bonheur que je ne peux que regretter à présent.






Tokyo Police Club fut autrement moins satisfaisant en fin de soirée. Même si la fatigue était là, un fossé immense semble s'étendre entre les chansons du nouvel album et celles de l'ancien. Cela m'a d'autant plus frappé en concert même si mes écoutes préalables me l'avaient déja suggéré. J'ai infiniment préféré leur performance début 2007 à l'ABClub, en petit comité et présentant A Lesson In Crime. Le concert de l'époque était autrement plus authentique et innovant que ce qu'ils font à présent. Heureusement les anciennes compositions n'ont pas perdu de leur éclat ce qui m'aidera à apprécier quand même ce set sous le Château.

Sans oublier Arsenal, Stereophonics, sans commentaire particulier, The Futureheads, plutôt prévisible même si amusant, Miss Kittin, Metallica, assez sympathique, et les Gutter Twins (dommage que ma fatigue était trop importante, les 15 permières minutes furent tout simplement excellentes). Un vendredi mémorable.

mercredi 10 septembre 2008

Pukkelpop - Jeudi 14 août 2008






Je me décide enfin à écrire cet article qui devrait déja l'être depuis plusieurs semaines.

Passage en revue des concerts mémorables de cette édition.

Tout d'abord, Soko. J'ai d'abord hésité avant d'aller la saluer, mais pour finir elle l'a emporté. Elle arrive seule sur la scène du Club, rentrant la tête dans les épaules, et tente de vraincre sa timidité en se présentant: "Bonjour, je m'apelle Soko". Je me sens déja conquise car au fond elle nous attendrit avec son sourire malicieux et ses yeux fuyants. Ce sera la seule fois qu'elle s'exprimera en Français. Elle commence par nous jouer un morceau facétieux dont les paroles me font rire, elle joue de la guitare du bout des doigts, et sa voix prend peu à peu de l'assurance. Elle ne chante pas toujours juste, parfois elle se trompe et elle s'en excuse platement, nous l'intimidons apparemment. Elle fait preuve d'un amateurisme tout à fait charmant. Elle nous parle de plus en plus, nous raconte des anecdotes en Anglais, prend beaucoup d'assurance mais continue de se tromper. Un homme la rejoint parfois sur scène, il a l'air de l'accompagnateur qui peine à suivre une élève irrégulière, il doit la regarder sans cesse pour garder le même rythme qu'elle. Soko rit tout le temps, au milieu de ses chansons qu'elle doit arrêter. Elle finit de rire et raconte une anecdote. Encore. Parfois elle les commence et s'arrête soudainement aussi car elle a oublié de nous dire quand nous devions taper dans les mains. Ou qu'elle a oublié les paroles de sa nouvelle chanson. Encore. Elle passe à la batterie où elle est incapable de tenir un rythme constant. A-t-elle répété avant de venir? Son accompagnateur est très patient. Mais moi pas autant: trop d'anecdotes tuent l'anecdote, tout comme trop d'amateurisme tue apparemment le charme.

Little Dragon fut autrement moins énervant. Une chanteuse asiatique mène ce groupe du bout des hanches, sous mille rythmes captivants, en compagnie de chansons atmosphériques telle que la sublime Twice ou encore de magnifiques lignes mélodiques. Écouté seulement une fois avant de venir au festival, Little Dragon est un des groupes dont la découverte pré-festival est la plus satisfaisante. Un concert au Château, forcément, ou chaque concert est encore meilleur que le précédent (qui était A Mountain Of One, et qui se révéla également fort plaisant).

Menomena était le concert que j'attendais le plus en ce premier jour de festival. Raté à la Rotonde du Botanique début 2008, il était plus que temps que je me rattrape, sous le Château encore une fois. Les trois amis furent à la hauteur de mes espérances, voire supérieurs. On découvre enfin la réelle distribution des voix sur les chansons, même si les retenir n'est pas possible. Un batteur survolté, une claviériste-guitariste fou et un chanteur-saxophoniste-bassiste habité furent la clé de cette prestation magique où rien n'était trop beau pour être vrai. Des chansons qui prennent vie en nous pour ne plus jamais nous quitter. You made me a present I never expected. Merci et à bientôt.

Quand j'écoutais Hadouken! chez moi, je me disais toujours qu'en live ça allait déménager. Bounce, Crank It Up... Cela ne pouvait être qu'une pure folie. Mais cela ne le fut pas. Autant vous dire que j'ai rarement assister à un concert aussi creux. Très décévant (mais la ribambelle de fluokids ont eu l'air d'apprécier).

En ce qui concerne Iron & Wine, je m'y attendais un peu. C'était aussi serein et calme que prévu, aussi transportant que possible. "C'est un peu lounge" me glissa Sarah. On s'imagine aisément assis dans des fauteuils confortables en cuir, dans un salon où saxophones et cuivres divers seraient accrochés au mur, et où vinyles et cds encombreraient les bibliothèques qui sentiraient bon le chêne. On sirote un verre qu'on pose ensuite sur une table de verre où trône une orchidée. On s'y croirait. Gros coup de coeur de la soirée.

Les Flaming Lips ne furent pas mauvais. Le 14e groupe de la liste des 50 groupes à voir avant de mourir selon le Q magazine. Le show était assez similaire à celui d'I'm From Barcelona dans un sens, et les chansons que je connaissais furent assez enthousiasmantes. Pour le reste, très agréable mais la distance a fait que nous n'étions pas vraiment dans l'ambiance voulue.

Les Killers, égaux à eux-mêmes. J'aurais pu ne pas les voir une fois de plus, mais il fallait quand même entendre les chansons du dernier album en live. C'est quand même très émouvant d'entendre Shadowplay de Joy Division résonner dans ce grand espace. Même si le public m'entourant n'avait pas l'air de réaliser ce qui arrivait. J'aurai peut-être du quitter ensuite pour aller un peu écouter Holy Fuck, mais je suis restée et je ne le regrette pas spécialement. Un concert honnête dans son contenu, satisfaisant mais sans plus, un peu trop calculé.

Sans oublier Uffie et Pendulum, sans commentaire particulier, Motek, bonne surprise, British Sea Power, un peu trop bruyants et excités par rapport à leurs compositions, White Lies, franchement aucun commentaire non plus, Hot Chip (Boy From School, enfin!) et Editors (j'ai assez commenté cette tournée).

Namur et ses surprises

Quelle ne fut pas ma surprise, hier, lorsque je me suis rendue au Lido Music à Namur. Un vieux disquaire chez qui je n'avais plus mis les pieds depuis... les années sont incomptables. J'ai enfin trouvé Visiter des Dodos à Namur, et de plus j'ai pu acheter ma place pour le concert chez ce même disquaire. Fouillant les rayons, je suis tombée sur des perles dont j'ignorais la présence à Namur. Do Make Say Think, Andrew Bird, Wilco, Animal Collective, Panda Bear, beaucoup de Bright Eyes, My Brightest Diamond, j'en passe et des meilleurs. Encouragée par mes découvertes, je décide d'enfin me rendre chez Side by Side. Moins de surprises, cela dit une collection impressionante, avec même un cd de Radiohead écrit exclusivement en japonais (serait-ce du chinois?), des tas de cds de Morrissey et de Led Zeppelin, Iron & Wine mis en avant, idem pour Xiu Xiu... En gros une nouvelle fois une très bonne surprise.
Par hasard, nous décidons de nous rendre également chez les disquaires disons d'apparence plus commerciaux. En restant deux secondes chez Extrazone, j'ai pu voir Fleet Foxes. En glanant chez Video Square, j'ai trouvé Spiritualized, Conor Oberst, Death Cab For Cutie, et des tas de cds que je n'imaginais pas du tout là. Sans rire. Cela fait un peu de mal de les voir cotoyer de près d'autres autrement moins bien, mais c'était si étonnant que je suis restée de longues minutes à fouiller partout.


Je suis retournée chez moi des étoiles plein les yeux et de la poussière plein les doigts.
Pas encore de Sunset Rubdown, de Wolf Parade, de Bon Iver, d'Of Montreal, mais tout cela ne saurait tarder.

Conclusion: je devrais sortir de mon ordi plus souvent.
Cela dit, entre la collection de cds et les concerts, je choisis tout de même les concerts! :)

samedi 6 septembre 2008

en passant

Pour une (petite) écoute
Loyalty to Loyalty - Cold War Kids

Et parce que cette chanson tourne en boucle chez moi
The Hollows - WHY?
Conor Oberst mercredi 4/09 au Bota
Interview et review chez Frontstage