dimanche 30 novembre 2008

< 09/11/08 > Cold War Kids @ Ancienne Belgique

Un Live Report très en retard, mais qu'il fallait quand même écrire (non non, je n'ai pas du tout été poussée à le faire...!)

Une arrivée en retard me pousse à n'entendre qu'une seule chanson de la première partie, Roadburg. Une chanson qui m'a fait regretter ce retard, un morceau de rock alternatif où un flamboyant saxophone nous délivrait sa pluie de notes. Toujours pas réécouté, mais il serait temps d'y penser. Deuxième bon point: groupe belge, originaire de Flandre. Ce qui collait plutôt bien avec la population de la salle: quelques francophones éparpillés dans une foule majoritairement néerlandophone...

La salle est comble, les balcons pleins à craquer. Arrivent les Enfants de la Guerre Froide, toujours avec ce faux air propret, chemise vs décoiffés-mal rasés. D'abord, un peu de contexte. Dans un sens, Cold War Kids avait une fichue pression ce soir-là, du moins pour:
1) Rivaliser avec la première fois que je les avais vu, à Werchter en 2007
2) Défendre un opus moins volcanique et prometteur que le premier




En effet, à Werchter avait été esquissé un potentiel ravageur, en présentant Robbers & Cowards, dont le live fut comme une cerise sur le gâteau. Ensuite, au Pukkelpop en 2008, une première chance leur avait été offerte de me montrer leurs progrès, leur direction, et surtout leur nouvel album, Loyalty to Loyalty, qui n'était pas encore sorti. J'avais été légèrement déçue, mais je n'en avais tiré aucune conclusion: j'ai toujours été mauvaise spectatrice devant des chansons que je ne connais pas. Je préfère de loin connaître jusqu'à chaque résonnement de batterie à l'avance, pour voir ce qui est ajouté, ce qui enlevé, ce qui est simplifié. Cela dit, j'avais aimé le côté sombre, assez nouveau.





Ensuite, j'avais bien évidemment eu l'occasion d'écouter et de réécouter Loyalty to Loyalty avant d'aller les revoir. Un album dont quelques pistes sortaient grandement du lot (Avalanche In B, I've Seen Enough, Every Man I Fall For), mais dont l'impression générale, la moyenne finale, s'était avérée plutôt basse. Trop de passe-partout, moins éclatant que Robbers & Cowards. L'enjeu du concert était élevé: allaient-ils réussir à sublimer l'opus au point qu'il puisse finalement atteindre le niveau du premier album? PAS SÛR.



CWK ouvrent le bal avec God, Make Up Your Mind et We Used To Vacation. Je retrouve le côté brut et spontané que j'aime chez eux. Un côté exclusivement Robbers & Cowards. Vient Mexican Dogs, et ma première conclusion par la même occasion: où sont passés les accords ciselés, ce piano survolté, ces chants piquants et concis? Même Robbers & Cowards semble avoir pâli. Tout cela est décidément bien brouillon. Le tubesque Something Is Not Right With Me a beau s'évertuer... C'est un bon morceau, mais qui est bien loin de ce qui est pour moi Cold War Kids. Enfin, Every Man I Fall For arrive, et je reprends espoir (véridique). "Aaah, un peu de subtilité!", glissais-je même à Claire. Surtout que c'est l'excellent Robbers qui suit, un morceau dont j'adore les paroles. Cryptomnesia prend la relève. Je me "réveille" en fin de morceau, me rendant compte que j'ai regardé la foule aux alentours pendant toute la chanson, et que je n'ai donc absolument rien écouté. On se croirait à We Are Scientists aux Nuits Botanique 2008, et c'est loin d'être un compliment. Cet enchevêtrement de sons m'assome et me saoûle. Heureusement c'est I've Seen Enough qui résonne à présent dans mes oreilles (enchantées): ce fut de loin le meilleur morceau du concert. Mais la suite fait plonger le concert de l'abîme de l'horreur, avec des morceaux lents, brouillons, sans structure, sans charisme, dont certains sonnent pourtant autrement sur cd, ou ont sonné autrement lors d'une autre prestation (épargnons quand même Hang Me Up To Dry, qui ne fut pas trop affligeant). Je me réveille et me secoue les jambes sur Hospital Beds, que je couronne chanson la plus efficace et la plus "hymnique". Un rappel que j'attends en croisant les doigts, Avalanche In B?
Eh non, on se contentera de Against Privacy (mauvais) et Saint John (potable).

Je sais que le 2e album est le plus difficile à pondre, mais quand on est fatigué, mieux vaut arrêter de tourner, histoire de ne pas empirer les choses.

Reste à savoir comment je vais les retenir à présent. Comme ce groupe qui m'avait donné l'impression d'un retour aux racines du rock et du blues, ou comme un groupe qui a donné le meilleur dès le début et qui n'a plus rien fait de bien ensuite... Seul le temps me le dira!

[LP] Miracle Kicker - Dark Captain Light Captain

En 10 chansons, dont la somme approche tout de même les 50 minutes, Miracle Kicker (issu du mois d'octobre) nous enchante. Les 6 musiciens de Dark Captain Light Captain, tout droit sortis de Londres, nous livre un album dont les comparaisons avec Kings Of Convenience, José Gonzàles ou encore Nick Drake sont inévitables.



Miracle Kicker, ce sont des voix éthérées qui atterrissent harmonieusement sur des guitares aux mélodies sombres et posées. L'intense (Jealous Enemies) fait parfois place à une quiétude plus lumineuse, comme sur Parallel Bars, portée par une présence discrète de cuivres dans le refrain, et dans les couplets, de percussions semblables à une marche inarrêtable. Certaines chansons, comme par exemple l'excellente Circles ou encore la délicate Remote View, ne nous paraissent pas si éloignées d'un post-rock ambiant et apaisant, les chants en plus. Retour d'une discrète présence des cuivres sur l'entêtant Robot Command Center, légers sifflements dans Speak (sorte de douce percée du soleil à travers les nuages), percussions chaloupées sur Spontaneous Combustion... L'album ne manque certainement pas d'arguments. Et la fin en beauté sur Everyone We Know et Miracle Kicker, plage-titre, dont les choeurs et les diverses superpositions des voix pourraient nous faire penser à la technique Fleet Foxes, ne fait que renforcer mon opinion.


Un album dense, fourni, mais un peu répétitif, dont le côté lounge est malgré tout à savourer jusqu'à la fin. Un peu de calme dans le tumulte extérieur, une sorte d'inoubliable bouton pause.

Myspace

samedi 29 novembre 2008

Recherche chanteur-guitariste

... pour réaliser un vieux rêve de covers (dans un premier temps, du moins) en duo (entre autres, Shift de Grizzly Bear, Sufjan Stevens, Patrick Wolf, Ra Ra Riot... voire choix plus audacieux) sur Namur ou un peu plus loin, je ne suis plus à ça près (Bxl, Liège...). Si possible, qui n'a pas besoin de tablatures/partitions pour adapter un morceau.
Pour ma part, je peux apporter à la formation violon, violoncelle, claviers et choeurs...
Intéressé, ou questions! => flordz_@hotmail.com

jeudi 20 novembre 2008

[LP] Microcastle - Deerhunter



Microcastle. Cela m'est égal d'avoir tardé à y jeter une oreille.
Je crois que le moment était plutôt bien choisi pour que cet album survienne dans ma vie.

Activa. Première décharge, premières secondes d'écoute. Une impression de déja-entendu, mais pas celle qui je méprise tant, plutôt celle d'un songe dont on a en vain tenté de se souvenir, dont la puissance nous a laissé des traces irréversibles...
Cela me parait impossible, et pourtant. Il semblerait que cette chanson soit entrée en contact avec moi par l'intermédiaire de Daytrotter. Une session que j'avais écoutée une ou deux fois, et ensuite oubliée aussitôt. Je croyais. Et pourtant. Activa me frappe d'évidence. Cette chanson, je l'ai rêvée. Inutile de préciser qu'elle provoque en moi un imaginaire illustré. Je semble voguer dans cette barque, sur cette eau grisâtre ou blanchâtre, si opaque, si sale, si étrange, dans une sorte de marais. La brume flotte au-dessus de moi, si épaisse. Le vent a beau courbé les roseaux, il n'effleure même pas l'eau. Même ma barque ne provoque ni tourments ni tourbillons. Et pourtant ce son étrange résonne, insiste, s'entremêle et me guide. Peut-être qu'il me ment, mais serai-je capable de le savoir? Je m'en moque et je le suis dans ce dédale de plantes...

Je suis moins attentive, je fais autre chose, et j'écume quelques titres. Agoraphobia passe, l'Intro suit. Mais Little Kids intervient. Toute autre ambiance. Rassurant, serein, souriant, aérien. Un côté Beatles qui lorgne dans certaines parties. Mais Never Stops me nargue par sa simplicité et son insupportable côté pop-rock fm. Mais finalement, c'est tellement plus que des références et des influences...

I had dreams
That frightened me awake
I happened to escape
But my escape
Would never come

Dire que la première fois je l'ai presque zappée! Elle avait tellement bien caché son jeu...

J'oublie ce que j'écoute, avec l'intro joyeuse de Nothing Ever Happened. Puis apparaît la basse, dont la ligne mélodique me fait tout d'abord étrangement penser à une chanson d'Hollywood Porn Stars, malheureusement. Mais tampis, cette ligne est tellement percutante que je lui pardonne volontiers. Elle me réveille. Et apparaît cette guitare concise, qui vise juste, sans pitié. Qui passe des notes aux accords au moment précis auquel elle devait le faire. Frissons. Et cette voix. Je pense à Death Cab For Cutie, encore maintenant. Mais en fait cette chanson est encore mieux que du Death Cab For Cutie. Refrain = justesse. Batterie = efficacité effarante. Je dirais même plus: tellement bien trouvée qu'ils ont dû tricher!

Nothing ever happened to me
Life just passing, flash right thru me

La voix disparaît. La chanson se fait entêtante, infinie, tourbillonante. Elle est passée à travers moi avant que je ne m'y prépare convenablement. Elle m'a fait perdre l'équilibre.

Moment rock'n'roll au côté de Saved By Old Times, dont le rythme de l'intro et la voix me font étrangement pensé à Wolf Parade, époque Apologies to the Queen Mary. Qui me fait aussi penser aux Smiths à un autre moment. Et même à Led Zeppelin. Tout ça pour 3'50. Waw.

Je survole un peu These Hands à la première écoute, trop déroutée sans doute par ces nappes de sons... De nouveau cette voix Wolf Parade, et un côté vieux slow + un côté réverbération + un côté psychédélique. Si si, ça existe et ça donne These Hands.

Twilight At Carbon Lake. Je crois revoir l'ambiance Activa, mais la mélodie ne me satisfait pas à tous les moments. Mais la plupart sont délectables. Retour sur cette eau grisâtre, mais apparitions des papillons et autres libellules. Je suis sortie du marais pour déboucher sur le fleuve. Le morceau monte en puissance, prend de l'élan, les premières minutes sont un leurre. La batterie s'excite, la guitare s'emballe, la voix s'étend et se pose si justement.

Calvary Scars. Ambiance Flesh Canoe d'Animal Collective sur Feels. Ou Feels tout entier, en fait. Aura inévitable de folie douce. 1'37 de balancements de hamac.

Green Jacket c'est un peu comme la cerise sur le gâteau. J'arrive à un stade où il me paraît difficile de faire mieux mais c'était sans compter sur une des petites dernières découvertes. Piano. Répétitif, d'abord juste une base pour laisser cette voix s'amuser. Plus insistant sur les accords. Ne terminons pas encore notre voyage en barque, l'embouchure du fleuve semble encore loin; cette chanson est si douce, le courant est si faible! On pourrait si facilement s'endormir dans cette barque...

Microcastle, c'est l'arrivée dans la mer. J'y somnole nonchalamment. Les vagues sont si fragiles qu'elles s'écrasent sur le bois du bâteau sans jamais le perturber sérieusement. Bercée un petit temps avant de m'apercevoir que la barque a échoué sur la côte. Près d'une rive où les feuilles des saules bruissent au rythme du vent. On s'y réveille, on descend de la barque et on part se promener dans ces jardins emplis de fleurs. Pure joie d'une simplicité rarissime. On se quitte déja sur ces notes... L'apaisement total.

Oui, album écouté dans un ordre mélangé, mais je reste persuadée que celui-ci aurait dû être le bon :)

jeudi 13 novembre 2008

<07/11/08> The Dead Science + Shearwater @ Rotonde - Botanique

Un début plus que surprenant avec The Dead Science.
Issus de la scène de Seattle, ces trois musiciens viennent défendre leur dernier opus, Villainaire. Le batteur semble avoir été le président de son club de science, mais le ton change lorsqu’il manie les baguettes. Première surprise : de cet homme mou et lent sortent deux bras fous qui produisent des rythmes endiablés, originaux et atypiques. La musique est déroutante et le batteur, plus que doué, obsède. En ce qui concerne le bassiste, il paraît au bord de la crise épileptique. Il se secoue, semble au bord du malaise, et change d’instrument au profit de la contrebasse, dont il fait sortir des sons inattendus. Reste le chanteur guitariste, homme grand et mince, levant toujours une de ses jambes en arrière à la manière d’un héron. Ses accords sont dissonants, et sa voix lancinante est de prime abord insupportable, pleine de vibratos inutiles et de chuchotements désagréables. Le chef des psychopathes.

Mais après quelques minutes d’écoute, je commence à m’habituer à leurs étranges plaintes, je perçois où ils veulent en venir. Le bruit prend forme, la structure est visible, les accords se transforment en arpèges glauques, les fins de morceaux expérimentent des enchaînements détonants. Un savant mélange de rock, de jazz et d’expérimental à la Xiu Xiu, qui aurait fait bonne figure dans la BO de l’Étrange Noël de Mr Jack. Je finis indéniablement charmée.

Myspace






Ils laissent la place à Shearwater, qui en fera très bon usage. Bien échauffé par leurs prédécesseurs, pas besoin de temps d’adaptation pour rentrer dans le concert. Ils ne sont pas bavards mais c’est inutile, tout passe par leur entrelacs de sons, une forme de communication encore plus efficace que la conversation. La Rotonde, presque sold out?, est totalement sous l’emprise du groupe texan. On a beau s’attendre à une prestation excellente, celle-ci frôle les sommets. La voix est puissante et d’une justesse impressionnante, chaque note est pesée et touchée par la grâce. Certains morceaux sont issus de Palo Santo (dont le percutant Seventy Four Seventy Five) et d’autres, majoritairement, de Rook, dont le sublime I Was A Cloud se pose subtilement dans nos oreilles, sans oublier The Snow Leopard qui fût d’une beauté à couper le souffle. On a beau connaître toutes ses chansons, elles prennent une dimension tout autre en live. Les musiciens s’échangent les instruments, tous maîtrisent ce qu’ils font à la perfection. Le banjo, la contrebasse, le clavier, la guitare, la trompette, le melodica… Chaque instrument à sa place bien définie, et son absence marquerait un vide.
Rappel manqué.

Je regretterais juste ce petit vide, moins de sentiments et de frissons qu'à l'écoute de l'album. Une beauté creuse. Mais malgré tout, un concert dont on n’est pas près d’oublier l’intensité…

Myspace


Langhorne Slim manqué pour cause de train.

mardi 4 novembre 2008

Go, vote!




Pas très cool que certains blogs nous conseillent de voter au lieu de checker les blogs. Je voudrais bien voter moi, mais je n'ai plus le temps de changer de nationalité.

dimanche 2 novembre 2008

Can I kick it? Yes you can!

Les bonnes nouvelles du moment: le retour de Beirut et une session daytrotter magique de Department of Eagles. En parlant d'Eagles, également le retour d'Eagles Of Death Metal avec Heart On sur lequel je n'ai pas encore eu le temps de jeter une oreille. Des avis?



Sans oublier Us Placers (merci Claire!). Kanye West, Pharrell William et Lupe Fiasco sur Eraser de Thom Yorke. Eh bien, j'adore!