Au milieu de ces trop nombreux artistes à la musique gentille, fade et bien propre comme il faut, on trouve parfois des "taches" qui nous empêchent de nous ennuyer, des éclaboussures qui assurent la pérennité du progrès de la musique.C'est le cas de Fuck Buttons, ce duo expérimental anglais, grands amis de Mogwai, qui a sorti cette année l'album Street Horrrsing, qui contient six pistes exploitées en un peu plus de 45 minutes.
Certes, il ne sera pas au goût de tout le monde. La plupart d'entre vous le trouveront peut-être juste bruyant. Certains jugeront Sweet Love For Planet Earth long à la détente, et Ribs Out trop énervé et dérangeant. Peut-être que Okay, Let's Talk About Magic vous donnera la désagréable impression d'une radio mal réglée.
Cela dit, d'autres apprécieront le talent, la subtilité et la délicatesse avec lesquels cet album est traité, savant mélange de noise, de shoegaze et de drone, sans oublier ses incroyables nappes psychédéliques. Ils admireront la façon dont toutes frontières et limites ont été repoussées. L'intensité progressive de Sweet Love For Earth Planet leur permettra de rentrer doucement dans l'oeuvre, gonflant avec la montée en puissance de la chanson. Ils pourront ensuite savourer l'excellent Ribs Out, s'étonner devant la tribalité des cris et le rebondissement exquis des percussions.Peut-être se laisseront-ils dérouter les sens par Okay, Let's Talk About Magic, plage la plus longue de l'album. Peut-être écouteront-ils la chanson des dizaines de fois, pour ne pas louper un seul des milliers de sons qui s'y croisent sans répit. Bright Tomorrow leur permettra de se reposer ultérieurement, du moins au début de la chanson, avec sa mélodie balançante et sa composition plus accessible. Et ils ne laisseront sûrement pas de côté Race You To My Bedroom - Spirit Rise et ce Colours Move si grésillant.
Car l'album se déguste en entier ou ne se déguste pas. C'est un tout, homogène et surprenant.
Adressé à quiconque attendant plus de la musique...
Myspace
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4 commentaires:
Il y a toujours la première chanson de ce très beau disque en écoute chez moi pour les curieux.
Interresting, en effet. Le genre de ce qu'on a envie d'écouter en voiture, parti aux aurores vers une lointaine contrée. Les Alpes feraient bien l'affaire. Une aire d'autoroute dans la brume, café brulant et l'éveil des routiers. La sensation d'être pour de vrai entre deux points.
C'est amusant ce qu'un morceau vous évoque. Ca devient rare. J'ai beaucoup de regrets pour l'émission des "100 minutes par-delà", sur Radio 21, la seule susceptible de passer ce genre de morceau in extenso. Merci, dis.
Nico
Sans aucun doute un des talents les plus singuliers de la scène actuelle. Leur mélange de sons synthétiques et organiques fonctionne en tous cas sur la longueur, sur la langueur et les frissons sur l'échine.
En concert (désolé de revenir avec ça) c'est un grand moment par l'intensité, puisqu'ils jouent l'album dans l'ordre. Mais voir tous ces sons s'agencer en direct est un plaisir.
Et bien, Last Shadow Puppets, c'était la grande classe. j'avais rarement vu autant d'élégance transpirer de 2 artistes, le tout sous d'épiques chansons... c'était très très bien.
Chronique impeccable, je sais que je peux me lancer plus que confiante dans la lecture de cet album, donc :)
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