Microcastle. Cela m'est égal d'avoir tardé à y jeter une oreille.
Je crois que le moment était plutôt bien choisi pour que cet album survienne dans ma vie.
Activa. Première décharge, premières secondes d'écoute. Une impression de déja-entendu, mais pas celle qui je méprise tant, plutôt celle d'un songe dont on a en vain tenté de se souvenir, dont la puissance nous a laissé des traces irréversibles...
Cela me parait impossible, et pourtant. Il semblerait que cette chanson soit entrée en contact avec moi par l'intermédiaire de Daytrotter. Une session que j'avais écoutée une ou deux fois, et ensuite oubliée aussitôt. Je croyais. Et pourtant. Activa me frappe d'évidence. Cette chanson, je l'ai rêvée. Inutile de préciser qu'elle provoque en moi un imaginaire illustré. Je semble voguer dans cette barque, sur cette eau grisâtre ou blanchâtre, si opaque, si sale, si étrange, dans une sorte de marais. La brume flotte au-dessus de moi, si épaisse. Le vent a beau courbé les roseaux, il n'effleure même pas l'eau. Même ma barque ne provoque ni tourments ni tourbillons. Et pourtant ce son étrange résonne, insiste, s'entremêle et me guide. Peut-être qu'il me ment, mais serai-je capable de le savoir? Je m'en moque et je le suis dans ce dédale de plantes...
Je suis moins attentive, je fais autre chose, et j'écume quelques titres. Agoraphobia passe, l'Intro suit. Mais Little Kids intervient. Toute autre ambiance. Rassurant, serein, souriant, aérien. Un côté Beatles qui lorgne dans certaines parties. Mais Never Stops me nargue par sa simplicité et son insupportable côté pop-rock fm. Mais finalement, c'est tellement plus que des références et des influences...
I had dreams
That frightened me awake
I happened to escape
But my escape
Would never come
Dire que la première fois je l'ai presque zappée! Elle avait tellement bien caché son jeu...
J'oublie ce que j'écoute, avec l'intro joyeuse de Nothing Ever Happened. Puis apparaît la basse, dont la ligne mélodique me fait tout d'abord étrangement penser à une chanson d'Hollywood Porn Stars, malheureusement. Mais tampis, cette ligne est tellement percutante que je lui pardonne volontiers. Elle me réveille. Et apparaît cette guitare concise, qui vise juste, sans pitié. Qui passe des notes aux accords au moment précis auquel elle devait le faire. Frissons. Et cette voix. Je pense à Death Cab For Cutie, encore maintenant. Mais en fait cette chanson est encore mieux que du Death Cab For Cutie. Refrain = justesse. Batterie = efficacité effarante. Je dirais même plus: tellement bien trouvée qu'ils ont dû tricher!
Nothing ever happened to me
Life just passing, flash right thru me
La voix disparaît. La chanson se fait entêtante, infinie, tourbillonante. Elle est passée à travers moi avant que je ne m'y prépare convenablement. Elle m'a fait perdre l'équilibre.
Moment rock'n'roll au côté de Saved By Old Times, dont le rythme de l'intro et la voix me font étrangement pensé à Wolf Parade, époque Apologies to the Queen Mary. Qui me fait aussi penser aux Smiths à un autre moment. Et même à Led Zeppelin. Tout ça pour 3'50. Waw.
Je survole un peu These Hands à la première écoute, trop déroutée sans doute par ces nappes de sons... De nouveau cette voix Wolf Parade, et un côté vieux slow + un côté réverbération + un côté psychédélique. Si si, ça existe et ça donne These Hands.
Twilight At Carbon Lake. Je crois revoir l'ambiance Activa, mais la mélodie ne me satisfait pas à tous les moments. Mais la plupart sont délectables. Retour sur cette eau grisâtre, mais apparitions des papillons et autres libellules. Je suis sortie du marais pour déboucher sur le fleuve. Le morceau monte en puissance, prend de l'élan, les premières minutes sont un leurre. La batterie s'excite, la guitare s'emballe, la voix s'étend et se pose si justement.
Calvary Scars. Ambiance Flesh Canoe d'Animal Collective sur Feels. Ou Feels tout entier, en fait. Aura inévitable de folie douce. 1'37 de balancements de hamac.
Green Jacket c'est un peu comme la cerise sur le gâteau. J'arrive à un stade où il me paraît difficile de faire mieux mais c'était sans compter sur une des petites dernières découvertes. Piano. Répétitif, d'abord juste une base pour laisser cette voix s'amuser. Plus insistant sur les accords. Ne terminons pas encore notre voyage en barque, l'embouchure du fleuve semble encore loin; cette chanson est si douce, le courant est si faible! On pourrait si facilement s'endormir dans cette barque...
Microcastle, c'est l'arrivée dans la mer. J'y somnole nonchalamment. Les vagues sont si fragiles qu'elles s'écrasent sur le bois du bâteau sans jamais le perturber sérieusement. Bercée un petit temps avant de m'apercevoir que la barque a échoué sur la côte. Près d'une rive où les feuilles des saules bruissent au rythme du vent. On s'y réveille, on descend de la barque et on part se promener dans ces jardins emplis de fleurs. Pure joie d'une simplicité rarissime. On se quitte déja sur ces notes... L'apaisement total.
Oui, album écouté dans un ordre mélangé, mais je reste persuadée que celui-ci aurait dû être le bon :)
Je crois que le moment était plutôt bien choisi pour que cet album survienne dans ma vie.
Activa. Première décharge, premières secondes d'écoute. Une impression de déja-entendu, mais pas celle qui je méprise tant, plutôt celle d'un songe dont on a en vain tenté de se souvenir, dont la puissance nous a laissé des traces irréversibles...
Cela me parait impossible, et pourtant. Il semblerait que cette chanson soit entrée en contact avec moi par l'intermédiaire de Daytrotter. Une session que j'avais écoutée une ou deux fois, et ensuite oubliée aussitôt. Je croyais. Et pourtant. Activa me frappe d'évidence. Cette chanson, je l'ai rêvée. Inutile de préciser qu'elle provoque en moi un imaginaire illustré. Je semble voguer dans cette barque, sur cette eau grisâtre ou blanchâtre, si opaque, si sale, si étrange, dans une sorte de marais. La brume flotte au-dessus de moi, si épaisse. Le vent a beau courbé les roseaux, il n'effleure même pas l'eau. Même ma barque ne provoque ni tourments ni tourbillons. Et pourtant ce son étrange résonne, insiste, s'entremêle et me guide. Peut-être qu'il me ment, mais serai-je capable de le savoir? Je m'en moque et je le suis dans ce dédale de plantes...
Je suis moins attentive, je fais autre chose, et j'écume quelques titres. Agoraphobia passe, l'Intro suit. Mais Little Kids intervient. Toute autre ambiance. Rassurant, serein, souriant, aérien. Un côté Beatles qui lorgne dans certaines parties. Mais Never Stops me nargue par sa simplicité et son insupportable côté pop-rock fm. Mais finalement, c'est tellement plus que des références et des influences...
I had dreams
That frightened me awake
I happened to escape
But my escape
Would never come
Dire que la première fois je l'ai presque zappée! Elle avait tellement bien caché son jeu...
J'oublie ce que j'écoute, avec l'intro joyeuse de Nothing Ever Happened. Puis apparaît la basse, dont la ligne mélodique me fait tout d'abord étrangement penser à une chanson d'Hollywood Porn Stars, malheureusement. Mais tampis, cette ligne est tellement percutante que je lui pardonne volontiers. Elle me réveille. Et apparaît cette guitare concise, qui vise juste, sans pitié. Qui passe des notes aux accords au moment précis auquel elle devait le faire. Frissons. Et cette voix. Je pense à Death Cab For Cutie, encore maintenant. Mais en fait cette chanson est encore mieux que du Death Cab For Cutie. Refrain = justesse. Batterie = efficacité effarante. Je dirais même plus: tellement bien trouvée qu'ils ont dû tricher!
Nothing ever happened to me
Life just passing, flash right thru me
La voix disparaît. La chanson se fait entêtante, infinie, tourbillonante. Elle est passée à travers moi avant que je ne m'y prépare convenablement. Elle m'a fait perdre l'équilibre.
Moment rock'n'roll au côté de Saved By Old Times, dont le rythme de l'intro et la voix me font étrangement pensé à Wolf Parade, époque Apologies to the Queen Mary. Qui me fait aussi penser aux Smiths à un autre moment. Et même à Led Zeppelin. Tout ça pour 3'50. Waw.
Je survole un peu These Hands à la première écoute, trop déroutée sans doute par ces nappes de sons... De nouveau cette voix Wolf Parade, et un côté vieux slow + un côté réverbération + un côté psychédélique. Si si, ça existe et ça donne These Hands.
Twilight At Carbon Lake. Je crois revoir l'ambiance Activa, mais la mélodie ne me satisfait pas à tous les moments. Mais la plupart sont délectables. Retour sur cette eau grisâtre, mais apparitions des papillons et autres libellules. Je suis sortie du marais pour déboucher sur le fleuve. Le morceau monte en puissance, prend de l'élan, les premières minutes sont un leurre. La batterie s'excite, la guitare s'emballe, la voix s'étend et se pose si justement.
Calvary Scars. Ambiance Flesh Canoe d'Animal Collective sur Feels. Ou Feels tout entier, en fait. Aura inévitable de folie douce. 1'37 de balancements de hamac.
Green Jacket c'est un peu comme la cerise sur le gâteau. J'arrive à un stade où il me paraît difficile de faire mieux mais c'était sans compter sur une des petites dernières découvertes. Piano. Répétitif, d'abord juste une base pour laisser cette voix s'amuser. Plus insistant sur les accords. Ne terminons pas encore notre voyage en barque, l'embouchure du fleuve semble encore loin; cette chanson est si douce, le courant est si faible! On pourrait si facilement s'endormir dans cette barque...
Microcastle, c'est l'arrivée dans la mer. J'y somnole nonchalamment. Les vagues sont si fragiles qu'elles s'écrasent sur le bois du bâteau sans jamais le perturber sérieusement. Bercée un petit temps avant de m'apercevoir que la barque a échoué sur la côte. Près d'une rive où les feuilles des saules bruissent au rythme du vent. On s'y réveille, on descend de la barque et on part se promener dans ces jardins emplis de fleurs. Pure joie d'une simplicité rarissime. On se quitte déja sur ces notes... L'apaisement total.
Oui, album écouté dans un ordre mélangé, mais je reste persuadée que celui-ci aurait dû être le bon :)
4 commentaires:
Bonjour dis,
Jolie critique tout en ressentis et impressions. Ce qui m'étonne par contre c'est l'ordre aléatoire des pistes. Car chez Deerhunter comme chez peu d'autres, la progression d'un album est primordiale. PAr exemple, le Twiligght At Carbon Lake ne peut que venir refermer l'album, tout comme les plages atmosphériques ne viennent que renforcer les morceaux plus conventionnels (enfin, tout est relatif). Je ne pourrais trop te conseiller leur précédent Cryptograms, plus sombre, bruyant et froid. J'avais essayé à l'époque le shuffle et je n'avais pas été convaincu.
Content de voir que tu apprécies ce très grand groupe en tous cas.
Je te laisse tranquille après avoir signalé qu'ils seront à la Rotonde du Botanique le 16 février.
C'est joli le vert dites
Bon week-end.
C'était l'ordre aléatoire dans la section "ajouté récemment"... C'était par soucis d'exactitude et de véracité auditive!
Je tenterai le bon ordre aussi, pour voir si l'enchaînement chansons étranges et politiquement correctes (en apparence) fonctionne bien.
A bientôt!
PS: je serai sûrement là le 16, ça me ferait mal de manquer ça, je l'avais même déja ajoutée à mon agenda!
Deerhunter pour tous! Un de mes albums préférés de l'année...
Cela dit, faudra que tu m'expliques cette HAINE que tu voues à Hollywood Porn Stars. Je les trouve gé-ni-aux. Ca sonne parfois un peu pop rock formaté, mais c'est de l'indie sur lequel on aime TOUS danser parce que, HPS c'est une machine trop efficace!!! Ne te mens pas à toi-même, Anaïs. Je suis certaine que tu as déjà tapé du pied sur The Fugitive, frissonné sur The Perfect Storm, et carrément bougé la tête en rythme sur Actarus ou Andy. Fais pas ta blasée... :D
Non, je dois t'avouer que j'ai pas eu les frissons! Mais l'efficacité, j'admets. Seulement c'est le genre de truc qui me saoûle un peu, deux chansons et c'est comme si tu avais déja écumé l'album!
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