Au milieu de ces trop nombreux artistes à la musique gentille, fade et bien propre comme il faut, on trouve parfois des "taches" qui nous empêchent de nous ennuyer, des éclaboussures qui assurent la pérennité du progrès de la musique.C'est le cas de
Fuck Buttons, ce duo expérimental anglais, grands amis de
Mogwai, qui a sorti cette année l'album
Street Horrrsing, qui contient six pistes exploitées en un peu plus de 45 minutes.
Certes, il ne sera pas au goût de tout le monde. La plupart d'entre vous le trouveront peut-être juste bruyant. Certains jugeront
Sweet Love For Planet Earth long à la détente, et
Ribs Out trop énervé et dérangeant. Peut-être que
Okay, Let's Talk About Magic vous donnera la désagréable impression d'une radio mal réglée.
Cela dit, d'autres apprécieront le talent, la subtilité et la délicatesse avec lesquels cet album est traité, savant mélange de noise, de shoegaze et de drone, sans oublier ses incroyables nappes psychédéliques. Ils admireront la façon dont toutes frontières et limites ont été repoussées. L'intensité progressive de
Sweet Love For Earth Planet leur permettra de rentrer doucement dans l'oeuvre, gonflant avec la montée en puissance de la chanson. Ils pourront ensuite savourer l'excellent
Ribs Out, s'étonner devant la tribalité des cris et le rebondissement exquis des percussions.Peut-être se laisseront-ils dérouter les sens par
Okay, Let's Talk About Magic, plage la plus longue de l'album. Peut-être écouteront-ils la chanson des dizaines de fois, pour ne pas louper un seul des milliers de sons qui s'y croisent sans répit.
Bright Tomorrow leur permettra de se reposer ultérieurement, du moins au début de la chanson, avec sa mélodie balançante et sa composition plus accessible. Et ils ne laisseront sûrement pas de côté
Race You To My Bedroom - Spirit Rise et ce
Colours Move si grésillant.
Car l'album se déguste en entier ou ne se déguste pas. C'est un tout, homogène et surprenant.
Adressé à quiconque attendant plus de la musique...
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