dimanche 5 avril 2009

[LP] Grizzly Bear - Veckatimest

Quand on attend un album comme j'attendais le successeur de Yellow House et Friend, le risque de déception est plutôt élevé. Mais avoir peur d'être déçue aurait été oublier à quel point Grizzly Bear joue dans une catégorie supérieure au commun des mortels.

En effet, cet opus est loin d'être en-dessous de mes attentes. Il allie la continuité côté passion et exaltation grandiose, dans la lignée d'une chanson telle que On a Neck, On a Spit (Southern Point) et côté mélancolie extrême et intériorité représentée dans le style de Shift (Foreground, piano en tête et instru discrète); mais il apporte également un aspect peu représenté jusqu'ici chez les ours: la vivacité légère et joyeuse présente sur Two Weeks et About Face (qui n'en reste pas moins poignante).


On retrouve aussi avec un plaisir non dissimulé le choeur des voix vibrantes, puissantes et subtiles à la fois (à côté de ça, Fleet Foxes, c'est une blague) de Ed Droste (plutôt cristalline) et de Daniel Rossen (plutôt rauque), et particulièrement sur l'excellente Fine For Now et son désordre emporté, ainsi que sur Dory.
Une oeuvre facilement assimilable au courant romantique par sa sensibilité sans cesse mise en valeur et par son déluge de contrastes et de montées en puissance; limite symboliste par sa poésie et son coeur appelant à la rêverie et au songe comme sur Hold Still et I Live With You.

Un album dont même le morceau Chearleader, le moins bon à mes yeux, le moins propice au voyage et dont la montée me parait trop lente, reste tout de même d'une excellence auquelle la plupart des chansons entendues en ce début d'année 2009 ne pourrait jamais prétendre.

Veckatimest ou la délicatesse à son apogée: la confirmation que Grizzly Bear est devenu un groupe majeur de cette décennie.

Sortie officielle: 26 mai.

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