samedi 13 septembre 2008

Pukkelpop - Samedi 16 août 2008



Cette journée s'annonçait plus reposante que la précédente.

The Bloody Beetroots ouvre la journée sous un déluge électronique ma foi meilleur que la plupart entendu jusqu'ici. Beaucoup moins lassant que la plupart des sets sous la Boiler, agréablement étonnée.

Late of The Pier fut à mes yeux en-dessous de tout. Quand je pense que j'ai longuement hésité entre eux et Fuck Buttons, je m'en veux terriblement à présent. Ils avaient décidé de s'habiller plus ou moins comme of Montreal mais apparemment de rebrousser chemin avant l'aboutissement, ce qui fait que le résultat était une semi-excentricité à moitié assumée. Cela n'aurait cela dit pas été grave si la musique avait été bonne. Mais on découvre sur scène que le chanteur n'a en fait pas de voix, et que tout sonne vide comme jamais. De plus, leurs dialogues intermédiaires ont été étudiés pour qu'on les trouve bizarre, du style "Well now the song is X" "The song is X" "X the song", petit dialogue inutile entre deux personnes aux voix lugubres et regards fixes vers le public, c'était totalement absurde. Même Broken ne casse rien, elle manque d'homogénéité. Je fuis vite mais il est déja trop tard pour Fuck Buttons car le Château est bien loin. Je regrette follement, si vous saviez...

Nous partons donc pour la Marquee histoire de revoir nos amis de The National. J'étais impatiente de voir ce qu'ils allaient faire du court temps qui leur était imparti. Le résultat fut une déception. J'ignore pourquoi, mais même si le set était objectivement bon, je l'ai trouvé inférieur à celui de Werchter. Les chansons étaient moins bien choisies même si la plupart était les mêmes. J'ai eu l'impression que les chansons ne faisaient plus un tout et que chaque instrument résonnait séparément et non pas ensemble pour former les si belles perles de leurs albums. Les cris du chanteur, qui m'avait paru naturels, empreints d'une part de colère et de folie (tout simpltement emporté par sa musique), m'ont tout à coup parus déplacés. Sur le coup, j'étais quand même contente, mais après réflexion, je préfère retenir le concert de juillet.

Two Gallants, enfin, la 3e est la bonne. Après leur annulation tardive lors de l'édition 2007, et mon (ridicule) choix d'aller voir les décévants We Are Scientists aux Nuits Bota à leur place, j'ai enfin eu l'occasion de les voir sans contre-temps majeurs. Un set rock'n'roll à souhait, sauvage, engagé, attendu et apprécié!

Girl Talk et ses centaines de samples furent très divertissants, c'est un bonhomme haut en couleur qui s'avance sur les devants de sa scène pour nous lancer des confettis, et qui va même jusqu'à inviter une partie du public à venir danser à ses côtés. Dommage que je devais me rendre ailleurs, j'aurais aimé entendre tout ça!

Yeasayer. Le choc. La révélation. J'avais juste mes quatres petits morceaux de session Daytrotter avant de venir. Au début je n'avais pas du tout accroché, mais à force de mettre Mix de morceaux, je continuais à tomber dessus de temps en temps. Et peu de temps avant le Pukkelpop, je me suis demandée quel était ce morceau génial que j'étais en train d'écouter. C'était 2080. Je me souviens très peu du concert. C'était un tourbillon de couleur, une tornade quelque part entre l'indie pop ethnique et la musique world. Un voyage court mais intense, empli de paysages vallonés. Je n'étais pas spécialement près de la scène, mais cela ne m'a pas empêché d'avoir l'impression d'être dans une bulle que le groupe avait formé le temps d'un set. Une grande communion d'âmes. Maintenant j'aurais beaucoup de mal à me passer de Yeasayer, dont le concert monte sans conteste sur la première marche du podium, ex-aequo avec The Dodos.

Après cette merveille, ce fut le tour du roi du dubstep, Benga. Une heure de folie, une heure de danse, une heure de chaleur écrasante, une heure d'ambiance enragée, une heure d'accélération des pulsations. Mes jambes s'en souviennent encore.

Sigur Rós, c'était... indéscriptible. J'avais beaucoup aimé à Werchter, même si ce jour-là j'étais concentrée par autre chose, et je souffrais atrocement des jambes et de la soif. Je m'étais promis de revoir ça dans d'autres circonstances. Elles étaient là un mois plus tard et c'était encore mieux que prévu. Si le set n'était peut-être pas méticuleusement choisi, il l'était en tout cas savamment! Les chansons s'enchainaient remarquablement, toutes plus belles que les précédentes, Hoppipola, Samskeyti... L'explosion de Gobbledigook me parut encore plus impressionante qu'à Werchter où j'étais pourtant très bien placée (juste avant l'évacuation fatale). J'étais loin au Pukkelpop, et pourtant je me sentais encore proche du groupe, et lors de Gobbledigook, le nuage de confettis vint tout pile jusqu'à nous et pas au-delà. Les rythmes de cette chanson sont tellement emballants, ses chants aussi. C'était de la joie concentrée. Le concert continue encore un peu et finit déja. Mais c'était si bien qu'on ne leur en veut pas!

J'attends un petit temps devant la barrière de la Marquee, pour m'offrir un second rang indispensable. Elbow était également au-dessus de la moyenne, bien au-dessus. Guy Garvey me parait être un des hommes les plus charitables de la Terre. D'une bonté et d'une tendresse infinie. Il nous remercie sans cesse, il parait réellement nous remercier et pas juste le dire. Il remercie ses violonistes, il remercie ses musiciens, et ils les remercient vraiment du fond du coeur. Il nous livre ses chansons de sa sublime voix si puissante et douce à la fois, cet homme est remarquable. Il chante les paroles toutes droites sorties de son coeur, en fait il chante vraiment avec son coeur. Elbow ce n'est pas calculé. C'est spontané. Ce qu'ils composent doit exister. Ils n'ont pas l'air de s'être dit "si on composait une chanson?" mais plutôt "il faut que je mette sur papier cette chanson qui est née dans ma tête". Ils ne cherchent pas, ils trouvent. Et ils le font des dizaines de fois. J'ai déja lu des impressions de spectateurs à divers concerts, ayant eu l'impression d'être regardé dans les yeux par un des musiciens. C'est possible. Mais avec Elbow, c'est évident. Il pointe du doigt des dizaines de personnes sur un concert, il suffit de lever les bras vers lui, il les remercie, il leur parle vraiment, il leur sourit, il est leur nouveau complice. Il demande à la sécurité de lui apporter le mot que tend un spectateur. Il le déplie sur scène, le lit pour lui-même, et lève les yeux avec une expression indescriptiblement empreinte de remerciements. Guy Garvey n'est pas charmeur, il est vrai et ça lui réussit. The Bones Of You, Mirrorball, Grounds for Divorce, Mexican Standoff, Forget Myself, ils jonglent avec les albums et les émotions. On passe du beau à pleurer à l'énergie survoltée. Le set dure plus longtemps que prévu, mais qui pourrait raisonnablement sans plaindre?! Ils viennent de clore l'édition Pukkelpop 2008 à la Marquee mieux que quiconque. Il n'y a pas deux Guy Garvey.

Sans oublier Anti-Flag, c'est une blague ou une parodie?!, Black Moutain, que je connaissais peu et qui s'est révélé irrésistible (à creuser!), Bloc Party, 2 Many DJ's, Soulwax (set d'Elbow trop long que pour pouvoir profiter des 10-15 minutes réservées à Crystal Castles) et Hermanos Inglesos.

3 commentaires:

Claire a dit…

MAIS T AS PAS L IMPRESSION D AVOIR VU TROP DE BONS CONCERTS EN UNE JOURNEE, HEIN HEIN?

Yeasayer + Sigur Rós + Elbow + Black Mountain + Benga + Two Gallants

HEIN HEIN?

It's a new year, I'm glad to be here
It's a fresh spring, so let's sing
In 2080 I'll surely be dead
So don't look ahead, ever look ahead

coolbeans a dit…

Je découvre ce blog avec intérêt.
A bientôt.

Marc a dit…

Bonsoir,
c'est au hasard d'un commentaire sur listen2fight que je découvre ton blog et c'est vraiment excellent. J'ai bookmarqué, je reviendrai.

J'ai un peu l'impression qu'on a vécu un peu le même festival. Mes impressions sont ici:
http://mescritiques.be/spip.php?article706

Tschaw
Marc