jeudi 13 novembre 2008

<07/11/08> The Dead Science + Shearwater @ Rotonde - Botanique

Un début plus que surprenant avec The Dead Science.
Issus de la scène de Seattle, ces trois musiciens viennent défendre leur dernier opus, Villainaire. Le batteur semble avoir été le président de son club de science, mais le ton change lorsqu’il manie les baguettes. Première surprise : de cet homme mou et lent sortent deux bras fous qui produisent des rythmes endiablés, originaux et atypiques. La musique est déroutante et le batteur, plus que doué, obsède. En ce qui concerne le bassiste, il paraît au bord de la crise épileptique. Il se secoue, semble au bord du malaise, et change d’instrument au profit de la contrebasse, dont il fait sortir des sons inattendus. Reste le chanteur guitariste, homme grand et mince, levant toujours une de ses jambes en arrière à la manière d’un héron. Ses accords sont dissonants, et sa voix lancinante est de prime abord insupportable, pleine de vibratos inutiles et de chuchotements désagréables. Le chef des psychopathes.

Mais après quelques minutes d’écoute, je commence à m’habituer à leurs étranges plaintes, je perçois où ils veulent en venir. Le bruit prend forme, la structure est visible, les accords se transforment en arpèges glauques, les fins de morceaux expérimentent des enchaînements détonants. Un savant mélange de rock, de jazz et d’expérimental à la Xiu Xiu, qui aurait fait bonne figure dans la BO de l’Étrange Noël de Mr Jack. Je finis indéniablement charmée.

Myspace






Ils laissent la place à Shearwater, qui en fera très bon usage. Bien échauffé par leurs prédécesseurs, pas besoin de temps d’adaptation pour rentrer dans le concert. Ils ne sont pas bavards mais c’est inutile, tout passe par leur entrelacs de sons, une forme de communication encore plus efficace que la conversation. La Rotonde, presque sold out?, est totalement sous l’emprise du groupe texan. On a beau s’attendre à une prestation excellente, celle-ci frôle les sommets. La voix est puissante et d’une justesse impressionnante, chaque note est pesée et touchée par la grâce. Certains morceaux sont issus de Palo Santo (dont le percutant Seventy Four Seventy Five) et d’autres, majoritairement, de Rook, dont le sublime I Was A Cloud se pose subtilement dans nos oreilles, sans oublier The Snow Leopard qui fût d’une beauté à couper le souffle. On a beau connaître toutes ses chansons, elles prennent une dimension tout autre en live. Les musiciens s’échangent les instruments, tous maîtrisent ce qu’ils font à la perfection. Le banjo, la contrebasse, le clavier, la guitare, la trompette, le melodica… Chaque instrument à sa place bien définie, et son absence marquerait un vide.
Rappel manqué.

Je regretterais juste ce petit vide, moins de sentiments et de frissons qu'à l'écoute de l'album. Une beauté creuse. Mais malgré tout, un concert dont on n’est pas près d’oublier l’intensité…

Myspace


Langhorne Slim manqué pour cause de train.

2 commentaires:

Claire a dit…

SUPERBE. J'adore.

Ah oui, et un melodica. Volcano! en avait aussi utilisé un... comme quoi.

Erwan a dit…

Wish I was there... ;-(