vendredi 30 janvier 2009

[EP] Beirut - March of the Zapotec & Realpeople Holland

La troisième fois, c'est la bonne.
Novembre 2007. Il y a plus d'un an, je tente d'acheter une place pour aller saluer ce jeune homme et sa troupe, dont les chansons ont si longtemps accompagné ma route. Sold out.
Beirut annoncé à Werchter. Et puis le 3 avril, lettre de Zach: It's with great regret that I have to tell all of you that Beirut is canceling their summer European shows. My reasons for doing this are many, a lot of them personal, but I still feel I need to provide something of an explanation.
C'était sa mise au point à lui.
6 mai, Nuits Botanique. Cette fois-ci je ne passerai pas à côté.

La troisième fois, c'est la bonne.
Gulag Orkestar. The Flying Club Cup. Et March of the Zapotec & Holland EP en 3e jet.
Même si ses deux prédecesseurs valaient le détour, après écoute de l'oeuvre de 2009, il me semble que la mise au point fut bénéfique.


March of the Zapotec marque en quelque sorte la continuité. On y retrouve les cuivres qui lui sont chers et sa voix bien reconnaissable. La Llorona invite même une voix féminine à se mêler à la mesure à trois temps, débitant des paroles toujours plus inspirées. My Wife, c'est comme un morceau de la fanfare de ton village, chevrotant et bancal (tout comme El Zocalo). The Akara, pour sa part, est à mes yeux un véritable chef-d'oeuvre d'intensité. Les percussions marquent une avancée inexorable, le chemin vers la potence. On A Bayonet respire tout autant le désespoir, qui se veut profond, muet et incurable. Ils forment à eux deux les points forts de cet EP. The Shrew voit le retour de la mesure à trois temps et finit de me réconcilier avec certains instruments à vent, dont le son ne m'apparassait pas comme subtil auparavant. Beirut a bien manoeuvré son orchestre.

Holland, c'est différent de tout ce que Beirut a pu faire jusqu'ici; ou à la limite, le genre d'A Sunday Smile et Nantes, poussé beaucoup plus loin. J'ai tout d'abord été réticente, tout simplement parce que j'avais dur à associer l'artiste avec ce que j'entendais. Et puis, après quelques écoutes, je me suis détendue et j'ai réécouté en enlevant l'étiquette "Beirut fait de la musique pleine de cuivre et de folklore". Je pensais ne pas trop accrocher. Jusqu'à ce que je réalise que cette chanson qui m'est restée en tête pendant des heures et que je meurs d'envie d'écouter, c'est My Night with the Prostitute From Marseille. Elle m'a réconcilié avec cet inattendu côté électronique, et ouvert au reste d'Holland. Elle est écrite pour rester en tête en associant des beats implacables et cette voix si particulière (ainsi qu'un titre des plus percutants, tout de même). My Wife, Lost in the Wild c'est presque du Passion Pit, une pop irrésistible qui se faufile là où on ne l'attend pas. La planante Venice convaincra les derniers réticents tandis que The Concubine renouera avec l'accordéon. No Dice est certainement celle qui ressemble le moins à ce que le multi-instrumentiste faisait auparavant. Mais elle ne déplait pas pour autant, dans un style beaucoup plus joyeux et éclairé que March of the Zapotec.



Beirut semble marcher sur les traces de ses envies en-dehors de toute contrainte. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que ça lui réussit plutôt bien. Un futur pilier indispensable de la discographie de chacun.

3 commentaires:

Vince a dit…

Je suis vraiment à la rue, je savais même pas que Beirut sortait un nouvel album. Bon beh maintenant je sais et je suis plutot impatient de l'écouter vu ta critique !

Anonyme a dit…

Bonsoir,

Si je partage ton enthousiasme pour le premier volet de ce double EP, le second m'a laissé plus perplexe. Non qu'il faut lui nier le droit de s'aventurer hors de sa zone de confort (et de celle de ses auditeurs), la seconde partie oscille entre bonne tentative peu aboutie et grotesque pur et simple. La voix ne s'y prête pas, les sons sont cheapos (No Dice sonne comme une démo de Bontempi) et les compos un rien quelconques. Il avait déjà osé ce crossover avec After The Curtain sur Gulag Orkestar et bon, ce n'était déjà pas des plus convaincants.

Sortir de son style est sans doute osé, salutaire même, mais quant on compare No Dice par exemple (encore lui) avec ce qu'un Nathan Fake peut faire de ce genre d'ambiances synthétiques, la différence est trop marquée.

Bon, je vais encore réécouter le tout avant de livrer un avis plus définitif.

Et pour ne pas conclure sur une note grincheuse, Andrew Bird vient aux Nuits Bota. Youpi Youpla.

Bonjour chez vous!

Anonyme a dit…
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